Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 279]

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SUR LES « SALINES DE LA SOUABE.

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ImÉmuiRE

calcaire lithographique, ayant un peu moins de trois quarts de pouce d'épaisseur ( orn,2i ). Elles sont toutes de même largeur, juxta-posées et supportées par des cloisons verticales en briques.

Les joints des pierres sont parallèles, ou perpendiculaires aux cloisons. Les joints parallèles correspondent au milieu de l'épaisseur de cellesci. La vapeur d'eau ,retenue sous le manteau de la poêle en tôle, est amenée par un canal en bois sous le fond des chaudières en pierre,où elle circule entre les cloisons avant de se rendre au conduit vertical qui l'amène sous les séchoirs de l'étage supérieur. Les dalles calcaires sont rejointoyées par un

ciment de mastic, composé de chanvre haché, de

chaux hydraulique en poudre et d'huile de lin. On fait d'abord avec des étoupes hachées et de l'huile de lin une pâte ferme, sur laquelle on jette de la chaux hydraulique en poudre fine et passée au tamis. Cette masse est ensuite battue avec des marteaux du poids de 7 à 8 livres, jusqu'à ce

qu'elle paraisse tout à fait homogène et qu'on n'aperçoive plus les étoupes. Trois hommes font en 12 heures, cinq boules de mastic de 8 pouces de diamètre, dans lesquelles il entre environ i o litres d'huile de lin. Le fond de ces poêles en pierre est couvert d'eau, au commencement de la cuite,

sur une hauteur de 5 à 6 pouces (orne 4 à 0-,I7). Le long des murs du rez-de-chaussée, et visà-vis des poêles en pierre , sont établis des séchoirs

pour le sel qu'elles produisent. Ils consistent en dalles de grès juxta-posées et rejointoyées avec du mastic, supportées par des cloisons en briques, au-

dessus d'un espace vide, dans lequel circulent les fumées et les gaz, résidus de la combustion. Des séchoirs, construits de même, mais en dalle>

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calcaires, règnent tout autour des murs du premier étage. Ceux-ci sont chauffés par la vapeur d'eau qui a déjà passé sous les poêles en pierre , et reçoivent le.sel provenant de la poêle en tôle. Le prix d'une poêle en tôle est de 3.5oo à 4. 000 florins ( 7.350 à 8.400 francs). Les deux poêles en

pierre, d'une superficie de h000 pieds carrés, mesure de Wurtemberg, ont coûté ensemble

400 florins (840 fr. ); la dépense se répartit ainsi qu'il suit Florins.

Prix des dalles rendues. Taille des pierres Assemblage et rejointoyage . . . . Rebords en bois et construction du massif.

Total

140

Frano3.

294

40

120

84 252

100

210

400

840

Les poêles en pierre n'étaient point encore recouvertes d'un manteau, lors de mon séjour à Bottenmünster : mais on devait les couvrir, afin de prévenir l'action très-nuisible des vapeurs sur la charpente. Un bâtiment de cuite, contenant la poêle en tôle, les deux poêles en pierre , les séchoirs et tous

les accessoires, coûte environ 12.000 florins ( 25,200 fr.). Il y a à Rottenrnünster cinq bâtiments semblables, qui ne sont pas encore établis comme celui que nous venons de décrire, mais que l'on s'occupe de modifier de la même manière. Les eaux de B.ottenmiinster marquent 26 .1, à ° de l'aréomètre. Un pied cube de ces eaux pèse 58 livres, poids de Wurtemberg. Il est composé de 44 livres d'eau et i4 livres de matières salines,