Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 129]

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NOTICE GÉOLOGIQuE

Au commencement de septembre i835, cette bituminière occupait dix-huit ouvriers, savoir Cinq à découvrir le gîte, payés i franc fun, par jour. Quatre à transporter les déblais hors du chantier, payés of;9o, l'un par jour. Sept à extraire au pic le bitume brut, payés f,25 l'un, par jour. Chacun d'eux extrait durant ce temps un mètre cube de matière.

Deux à transporter le produit de l'extraction

aux ateliers de première préparation, distants de 100 mètres. Ces ouvriers sont a prix fait et gagnent

chacun, par jour, i fr. à 2 fr. 3° Fer oxiditlé micacé. Sur les bords du Luy, , depuis son embouchure dans Adourjusque vers la grande route de Montde-Ma rsan à 0 rthès, c'est-à-dire dans une direction

parallèle à la chaîne des Pyrénées, on rencontre une zone de 5 à 6 kilomètres de largeur, formée presque entièrement par de l'argil e gypseuse, colo-

rée en blanc, en gris, en jaune, en gris verdâtre, et surtout en rouge. Cette zone argileuse, qui est enclavée dans le terrain de craie, laisse apercevoir, tantôt sur ses bords, tantôt au milieu d'elle, des monticules d'ophi te fréquemment terreux. On y rencontre principalement, to du gypse quelquefois disséminé en parties très-petites, d'autrefois

formant de petits amas qui sont exploités, tels sont ceux de Gaujac, Bastennes , Bcnesse, Montperoux et Saint-Paudelon ; 2° des dépôts de sel gemme, qui donnent naissance à des sources salées, d'ailleurs peu abondantes, et dont les principales

sont celles de Saint-Paudelon et de Gaujac, qui marquent 1 à2 ;' degrés à l'aréomètre de Baumé,

LE DÉPARTEMENT DEs LANDES.

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et qui sourdent par les fissures de la roche d'ophite terreux, et par celles de quelques bancs de calcaire compacte qui traversentla zone argileuse; 3° enfin, du minerai de fer oxidul é micacé,de couleurbleuàtre , répandu en très-grande abondance.

Ce minerai, découvert en 1834 dans le même terrain entre St.-Jean-Pied-de-Port et St.-Etienne= de-Baigorry , département des Basses-Pyrénées,

est en paillettes d'une finesse extrême, qui sont comme agglutinées, et qui cependant se séparent facilement, soit immédiatement, soit après une courte exposition à l'air, quelle que soit d'ailleurs la dureté apparente et momentanée de l'échantillon. En le voyant, on dirait d'un minerai qui a été sublimé. Comme le gypse, on le rencontre tantôt si disséminé dans l'argile, qu'il ne peut donner lieu à aucune exploitation utile, tantôt en petits amas ou nids irréguliers très-riches, qui s'appauvrissent quelquefois à tel point qu'ils cessent d'être exploitables. On le trouve encore en contact avec l'ophite terreux, auquel il est quelquefois mélangé en si grande quantité, qu'on dirait qu'il en est une des parties constituantes.

La richesse de ce minerai est très-variable;

cependant, lorsqu'il est bien choisi, on peut comp-

ter qu'il rend 4o à 45 pour loo de fonte. 11 fond d'ailleurs avec une grande facilité. 11 donne un fer

d'excellente qualité, à nerf court, et de couleur bleuâtre. Sa découverte intéresse au plus haut degré les maîtres de forges des Landes, soit pour le mélanger avec d'autres de moindre qualité, soit pour parer à la rareté des minerais, qui commence à se faire sentir d'une manière très inquiétante pour quelques usines.