Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 3]

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ALTÉRATION DE LA FONTE DE FER

maîtres de la science sur un sujet qui m'en paraissait digne, et qui probablement leur était tout-àfait inconnu.

Parmi les fragments qui me furent remis, s'en trouvait plusieurs moins altérés dans une partie de leur étendue que les autres, et cette partie me parut avoir avoisiné le centre du boulet. M. Chauvin, à qui je fis part de cette remarque, me dit qu'en effet plusieurs des boulets qu'il avait observés avaient leur centre beaucoup plus dur que le reste; mais que d'autres étaient à peu près également altérés partout. Ceci peut se concevoir aisément en remarquant que les boulets recueillis étaient de différent calibre. Ses cassures fraîchement opérées avaient une couleur noire métalloïde; au bout de quelque

temps, elles ont pris une teinte rouillée, par-

semée de points brillants; plus tard les morceaux n'ont plus présenté dans leur intérieur la couleur noire, mais une teinte rouillée à peu près uni forme, sauf quelques points brillants qui ne sont pas dus à du fer métallique, ainsi que je m'en suis assuré en les examinant avec une forte loupe. Tous mes morceaux, de même que la croûte, ne font point mouvoir l'aiguille aimantée. Le poids spécifique d'un fragment altéré également partout, pris avec tout le soin qu'il m'a été possible, au moyen de la balance de Nicholson, M'a donné pour résultat 1,785. Celui des fontes ne dépassant guère 6, il en résulte que, par l'altération qu'elle a éprouvée dans l'eau de la mer, la substance des boulets a perdu plus des deux tiers de son poids. Un premier essai au chalumeau dans le tube fermé, me démontra la présence de l'acide hy-

QUI A SÉJOURNE DANS LA MER. ,

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drochlorique , ou au moins du chlore dans cette fonte, cari! s'éleva des vapeurs qui rougirent for-

tement le papier de tournese, ét dont l'odeur ne pouvait laisser de doute; une partie de ces vapeurs condensées, dans le milieu du tube, pri-

rent une belle couleur verte, due à un hy-

drochlorate de fer. Je ne remarquai aucun indice de la présence du soufre, tandis que la croûte soumise au même essai dans le tube, outre les vapeurs acides et la liqueUr verte, laissa déposer sur les parois du tube iine poussière jaune, et, à la fin, des vapeurs d'hydrogène sulfuré.

Je mis 100 parties de fonte altérée réduite en poudre (ce qui s'effectue très-facilement) dans de l'eau distillée tenue Pendant un quart d'heure eu

ébullition; je renouvelai l'eau et la fis bouillir pendant le même espace de temps; çes eaux réunies furent évaporées à siccité ; le résidu, calciné

ou rouge, fut une poudre d'un violet noirâtre _dont le poids relatif à la quantité de poudre employée se trouva être 4; il n'était point attirable à l'aimant. La liqueur, essayée plusieurs fois pen-

dant l'ébullition au moyen du papier de tournesol, l'a constamment rougi ; essayée avec le nitrate de baryte elle ne s'est point troublée ; ne contenait donc pas de sulfate. Elle se colorait .fortement en bleu au moyen de l'hydrocyanate ferruginé de potasse. J'ai traité ensuite à deux reprises, par l'acide bydrochlorique tenu bouillant pendant un quart d'heure, la poussière déjà soumise à l'action de

l'eau distillée; j'ai lavé ce qui n'avait point été attaqué jusqu'à ce que l'eau de lavage ne se coJorat pl us par l'hydrocyanate ferrugi né de potasse.

L'acide hydrochlorique employé et l'eau des la-