Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 272]

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NOTICE

dans la visite du chemin de fer, des usines et des' mines; enfin , son élection comme membre du conseil municipal de Saint-Etienne , lorsque déjà il ne résidait plus habituellement dans cette ville, est un témoignage frappant de la considération et de la reconnaissance qu'on lui avait vouées. En septembre 1830 , M. Beaunier fut appelé au conseil d'état, comme maître des requêtes en service extraordinaire ; le 2,7 avril 1832, lors de la suppression du grade d'inspecteur divisionnaire des mines, il fut nommé inspecteur général de première classe ; en janvier 1833 , il fut élevé au grade d'officier de la Légion-d'Honneur. Bien qu'il fût obligé , par ses nouvelles fonctions, à une résidence presque constante à Paris, on crut devoir lui conserver encore la Direction de l'école des mineurs de Saint-Etienne, à l'administration de laquelle l'ascendant qu'il s'était justement acquis sur tous ses collaborateurs, *ren-

dait toujours cette direction, même éloignée,

extrêmement utile. A Paris, et indépendamment de sa coopération habituelle aux travaux du conseil général des mines, M. Beaunier fut successivement chargé de la préparation de plusieurs dispositionslégislatives ou administratives,importantes po ur le corps des ingénieurs des mines, pour l'exploitation des mines, pour l'industrie minérale. Ses travaux de statistique dans plusieurs départemens l'avaient fait remarquer dès son . début dans le service d'ingénieur; il était resté pénétré de l'importance que présente la réunion coordonnée de semblables collections de faits, et ses propositions ont beaucoup contri-

bué à faire instituer, en janvier 1834, près de l'administration des mines, la commission de

NÉCROLOGIQUE.

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statistique de l'industrie minérale , dont il fit nommé président. Les premiers résultats, recueillis et publiés par cette commission, à la suite du compte rendu des travaux des ingénieurs pendant l'année 1834, ont attiré l'attention; les résul-

tats du même genre, qui vont être publiés pour 1835 , auront encore plus d'intérêt. Tels sont les principaux travaux qui ont rempli la vie de M. Beaumer. Aucune carrière d'ingénieur des mines n'a été plus active, plus variée ; aucune n'a eu , successivement, ou même simul-

tanément, pour objet, plus de fonctions importantes, plus de missions extraordinaires ; et cependant, souvent , dès sa jeunesse , l'état de sa santé ou les symptômes d'infirmités cruelles venaient s'opposer à l'accomplissement de ses travaux, et même affecter péniblement son esprit. Il n'avait pas encore vingt-huit ans, lorsque l'un de ses yeux s'affaiblit d'une manière rapide, et cessa

bientôt à peu près complétement de voir. Peu de temps après des symptômes analogues se manifestèrent à l'autre oeil un commencement de cataracte se déclara, et M. Beaunier eut l'effrayante perspective de devenir aveugle même avant la vieillesse. Cette crainte ne s'est pas réalisée;

mais, depuis l'âge de quarante ans, des douleurs rhumatismales, vives et fréquentes , combattues sans succès par l'usage répété des eaux

thermales, une irritation gastrique contre laquelle il avait sans cesse à se défendre, enfin des mouvemens du sang, qui se manifestaient de temps en

temps d'une manière inquiétante, lui laissaient peu d'intervalles de bonne santé. Ces intervalles devinrent plus rares, depuis une maladie qui, en 1829, avait été causée en grande