Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 265]

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OTICE

concernant les mines de houille du Gard, termina l'instruction locale qu'avait exigée l'exécution du décret du 12 novembre 18o9 , et dont la préparation avait, été confiée à M. fingénieurGuenyveau.

Peu de mois après , M. Beaunier perdit son

père. Se trouvantà Paris à l'occasion de ce doulou-

reux événement, en mars 1812, il fut précipi-

tamment envoyé à Liége avec M. Cordier, inspecteur divisionnaire, pour y faire une enquête sur les causes des événemens désastreux dont les mines de Liége étaient alors le théâtre. Cette mission dura trois mois et fut très laborieuse : indépendamment du procès-verbal de

l'enquête relative à la mine de Beaujone , le

comité , institué à Liége par un arrêté du ministre, et composé de MM. Cordier, Beaunier, , Mathieu, Blavier, et Migneron secrétaire, dut proposer les mesures d'urgence à appliquer à chacune des mines

de houille du département de l'Ourthe , qui offraient des causes immédiates ou prochaines de danger, ainsi que les développemens dont les règle-

mens de police relatifs aux mines lui paraissaient susceptibles; il dut enfin présenter ses vues, sur les moyens de coordonner les dispositions législatives et le régime administratif des mines de France avec les anciens usages et règlemens du pays de Liége, à l'effet de ménager , s'il était possible , un avenir exempt de nouvelles catastrophes aux deux cents exploitations de bouille de la contrée. Cette

dernière partie du travail fut plus spécialement l'ouvrage de M. Beaunier. Les circonstances déplorables qui avaient occa-

sioné l'institution du comité de Liége , et les rapports de ce comité contribuèrent à faire sentir, d'une manière plus frappa nte, les dangers que l'on

CRO LOGIQUE.

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courait, en étendant le droit d'user et d'abuser à la jouissance des mines concédées, et la nécessité de la haute surveillance exercée par le gouvernement sur les exploitations de mines, dans l'intérêt de l'ordre public. Lors de leur retour, MM. Cordier et Beaunier furent chargés, avec. M: Lefebvre

d'Hellencourt, inspecteur général, de préparer un projet de règlement général de police souterraine, projet qui a servi de base au décret du 3 janvier 1813 sur cet objet.

Le préfet du département de l'Ourthe avait écrit au directeur général des mines , pour le prier de fixer M. Beaunier à Liége, comme ingénieur en chef. M. Beaunier réclama contre cette démarche, faite à son insu : il revint à Paris, et ce fut pour être presque aussitôt chargé d'un autre. travail extraordinaire.

Les mines de houille du département de la

Loire , que leur richesse et leur position , au

centre de la France et clans un territoire appuyé a deux grands fleuves , peuvent faire considérer comme les mines les plus importantes du royaume, étaient depuis long-temps le théâtre d'extractions désordonnées , par suite cfancieimes coutumes locales, dont une législation incertaine

n'avait pu combattre les effets. La loi du 2i avril 1810 sur les mines , et l'affermissement général de l'ordre en France , permettant à l'administration de chercher à régulariser l'exploitation de cette source précieuse de richesse publique, on reconnut qu'il était nécessaire de commencer par

définir exactement l'objet sur lequel on voulait agir, ainsi qu'on l'avait fait en 1809 pour le bassin houiller de Sarrebrück. Mais, dans le département de la Loire , le travail était plus compliqué,