Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 240]

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TRAITEMENT DES MINERAIS DE FER

fourneau est très chaud, un des ouvriers passe un ringard entre le contre-vent et le mur de minerai et l'enfonce jusque dans la partie inférieure de celui-ci ; s'il reconnaît que le minerai s'agglutine, si le ringard sort du fourneau recouvert d'un dé de fer ductile, on passe successivement cet outil d'une extrémité à l'autre du contre-vent ; et s'en servant comme d'un levier, on pousse le minerai

inférieur vers le centre du feu, ce qui fait descendre celui qui se trouve au-dessus. Ces essais et cette manipulation se renouvellent

de temps à autre jusqu'à ce que tout le minerai soit descendu au fond du creuset, en éprouvant successivement les mêmes accroissemens de température. Ce n'est ordinairement qu'a--irès quatre ou cinq heures de feu que la descente c_u minerai est com.

plète. La greillade que l'on a dû jeter dans le fourneau est alors entièrement consommée ; mais OU ajoute fréquemment du charbon et en plus grande quantité qu'auparavant; sous l'action d'un vent plus fort, on travaille souvent dans le fourneau pour rassembler les grumeaux de fer, et on rapproche de plus en plus les percées afin de faire écouler les scories qui s'opposent à l'agglutination des parties métalliques. Lorsque le fondeur juge que cette dernière opération est terminée, on cesse d'ajouter du charbon et on laisse descendre le -feu jusqu'aux approches de la surface supérieure du massé.

A ce point, on arrête le vent, et l'on se hâte

d'enlever avec des pelles les charbons embrasés qui

.recouvrent le massé ; celui-ci adhère ordinairement au fond du creuset : pour l'en détacher, ou introduit par le trou du duo un fort ringard que

DANS LES FORGES CATALANES DE L'ARIÉGE. 473

l'on enfonce à coups de masse entre la loupe et la

pierre du fond, et dont on se sert pour soulever le massé ; tous les ouvriers se réunissent alors pour le saisir à l'aide de leviers et de crochets et le

le faire rouler sur le sol de l'atelier. La durée totale de l'opération est presque toujours de six heures; dès qu'elle est terminée, on en commence une nouvelle.

6. Le massé extrait du fourneau est battu à coups de niasse, pour rapprocher les parties de la surface qui tendent à s'en séparer, puis

traîné sous le marteau où on le cingle et oit on l'aplatit. On le coupe alors en deux parties dans le sens de la longueur du fourneau, afin que le fer fort ou l'acier naturel , qui existent principalement vers le laiterol , se trouvent à l'extrémité

des deux massoques qui en résultent. L'une

des deux massoques est cinglée immédiatement,

tandis que l'on maintient l'autre à la chaleur

rouge , en la recouvrant de scories et de charbons inca ndescens.

On donne successivement aux deux massoques la forme de prismes carrés que l'on coupe en- travers , et delà résultent les massoquettes. Les massoquettes qui ne pèsent guère que 36 à 38 kil, sont successivement chauffées et étirées en barres. Le chauffage s'opère dans le fourneau même où l'on travaille à un autre massé ; c'est dans la partie

du feu la plus rapprochée de la varme que l'on chauffe le fer à étirer, ce qui ne nuit nullement à l'action du feu sur le ruinerai placé près du contre-vent. Toutes ces opérations durent environ cinq heures, et sont par conséquent terminées une heure

Cinglage

et étirage.