Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 161]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

38 Profondeur du trou,

SONDAGE A LA CORDE

DE ROCHE-LA-MOLIÈRE ( LOIRE ).

de fragmens de rochers qui se détachaient de la partie supérieure du trou foré. Pendant ces cinquante-sept journées on arriva à une profondeur de 1.676 pouces, ce qui donne pour vingt-quatre heures un avancement moyen de 29,4 pouces. Mais cet avancement journalier fut très variable selon la nature du roc : dans le schiste il fut d'environ 4o pouces, et s'éleva quel-

plusieurs semaines, lorsqu'enfin on se décida à tuber le trou pour faire cesser les éboulemens ; mais, avant d'en venir là, il fallut agrandir le trou à 9 pouces de diamètre, de 6 qu'il avait eu dès

quefois jusqu'à 55 pouces, et Même au delà; clans

le grès il a rarement dépassé 9.4 pouces, et fut moyennement de 18 pouces : dans le minerai de fer le sondage fut aussi très pénible, et n'avança pas plus que dans le grès dur. Obstacles au succès du sondage. -

Le minerai de fer s'opposa , d'ailleurs, sous un autre rapport encore, au plein succès de l'opération. Des rognons arrondis de ce minerai lithoïde , et des masses d'argile ramollies par l'eau, se détachaient des couches déjà traversées, et tombaient au fond du trou. L'argile, en produisant une boue très épaisse , empêchait l'outil de jouer librement et d'entamer le roc. Les rognons .se logeaient audessus de la tige, ou entre la tige et les parois du trou ,et gênaient ainsi son mouvement. Les chutes devinrent enfin si fréquentes, que l'on abandonna le travail , dans la crainte que l'outil ne restât engagé au fond du trou. était arrivé, en effet, qu'a deux reprises différentes l'outil se trouvait tellement -engagé, que la première fois on ne put le sortir qu'après sept à huit heures de travail; et la seconde fois qu'après vingt-six heures d'efforts inutiles. On parvint à le dégager en lui imprimant un léger mouvement vertical de va et vient, de manière à broyer les pierres placées entre la tige et les parois du trou. Le sondage resta alors suspendu pendant

319

l'origine.

On recommença à sonder le 15 janvier; on espérait que ce travail serait promptement terruiné, mais on fut bientôt désabusé. Il. fallut autant de temps pour agrandir le trou qu'il en avait fallu pour le percer dans l'origine , et même lorsqu'on arriva dans les bancs de minerai de fer, on trouva l'ancien trou rempli de débris; et, pendant le sondage lui-même, les chutes furent si fré-

Agrandissement du trou.

quentes que certains jours on reculait au lieu d'a-

vancer; on était obligé, en effet, de broyer tous les fragmens de pierres qui tombaient sans cesse au fond du trou. Les inconvéniens furent tels, qu'il était au moins douteux qu'on pût parvenir à terminer heureusement le tubage sur les 1.676 pouces de hauteur; d'ailleurs, on devait s'attendre à trouver encore du minerai de fer à une plus grande profondeur; il pouvait donc arriver qu'un tubage inférieur fût indispensable, ce qui aurait rétréci le - trou , et occasioné de nouveaux frais par la confection d'instrumens d'un diamètre plus faible ou peut-être même rendu le sondage ultérieur impraticable , du moins par le procédé de la corde, car je ne pense pas qu'il soit possible de forer par

ce procédé des trous moindres de 4 pouces de diamètre. Pour donner, en effet, un passage suffi-

sant aux boues, par les cannelures des bourrelets de la tige, il faudrait diminuer les dimensions de

cette tige , ce qui la rendrait sinon trop peu ré-

sistante , du moins trop légère pour opérer le fo-

-