Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 42]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

MINES DE vrrn-GRA.Nut.

82

intéressans pour les mineurs , je ne me livrerai ce.;.;

,

pendant pas à ce travail qui m'écarterait du but que je me suis proposé, celui de donner quelques renseignemens Sur le produit des mines de VetaGrande. En comparant la quantité d'argent produite par ces mines depuis 1826 avec les dépenses que son

extraction a nécessitées, les personnes qui n'ont aucune idée de l'état des choses au Mexique, petvent être fort surprises de voir que les bénéfices soient si modiques; nous avons déjà cité quelquesunes des causes qui 'élèvent si haut les frais de ces exploitations ; on pourrait en trouver d'autres dans la difficulté que l'on a à se procurer un nombre suffisant d'ouvriers pour ces travaux. Caues

Cette pénurie ne provient pas du manque de mais elle résulte uniquement du peu

du peiéilevé bras

main-d'oeuvre. de besoins absolus que ressentent les ouvriers et

de leur penchant au luxe et au jeu. Ces dispositions les font accourir au travail, aussitôt qu'ils

PRÈS DE ZACATECAS ( MEXIQUE ).

83

règne dans ces contrées qu'on doit principalement

attribuer l'insouciance des ouvriers mexicains qui ne songent qu'a jouir du présent, sans s'occuper aucunement de l'avenir. Entraînés par un penchant irrésistible, ces ouvriers risquent en un instant au jeu le prix de leur travail de toute une semaine, et même leurs armes et leurs habits, et quand ils ont tout perdu, ils n'hésitent pas à aller emprunter à ceux qui le même jour leur ont compté une somme considérable pour prix de leurs travaux. S'il existe des Mines voisines qui rivalisent pour avoir -des ouvriers, on n'ose pas leur refuser cet argent; et hien qu'on leur impose en retour un certain travail, il est facile de concevoir que l'exploitation ne profite guère de ce travail forcé.

On ne peut espérer voir changer cet état de choses que lorsque la civilisation aura opéré

quelques jours, dès que le gain Cesse d'être un appât assez puissant. Il leur suffit alors de gagner le

quelque amélioration dans les moeurs de ce pays : les Mexicains ont de l'intelligence et de l'habileté naturelle, et dès qu'on aura réussi à diriger leurs facultés vers l'industrie, le commerce et les sciences., ils feront des progrès rapides dans cette nouvelle voie, et les avantages dont la nature a doté

strict nécessaire et ils passent le reste du temps

mains.

peuvent espérer de gagner des sommes assez considérables pour satisfaire leurs passions; mais ils

abandonnent le travail, ou bien le restreignent à

dans l'oisiveté. Dans le climat heureux du plateau

du Mexique, où, jusqu'à une hauteur de 65oo à 7000 pieds au-dessus de la mer, la température est, même en hiver, fort douce , l'homme n'est pas forcé de Se construire des maisons solides pour se garantir du froid, comme dans les pays du fiord; il a donc peu de besoins et rien, dans le beau pays qu'il habite ne lui enseigne la prévoyance.

Dans mes idées, c'est à la nature du climat qui

leur patrie ne resteront pas stériles entre leurs Jusqu'ici les guerres civiles, suite inévitable de l'état de dépendance que le Mexique a subi pendant trois siècles, se sont opposées aux progrès de la civilisation; mais uneère de paix et de tranquillité va bientôt commencer, et c'est alors que des lois sages permettront à ces belles contrées de jouir completement des richesses que la nature y a entassées.