Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 135]

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EMPLOI DE LA TOURBE

S IV. RÉSULTATS ÉCONOMIQUES DE L'EMPLOI DE LA TOURBE.

1°. Comparaison avec les résultats habituels d,t4

travail à la houille.

Durée des opérations.

La durée .moyenne de l'opération du puddlage,. pour les deux fontes brutes seulement, a été de pour une charge de 175 kil. 158 minutes, ce qui' à une fabrication journalière de fonte, correspond de 1,429 kil, de fer carré brut, ou à environ 1,400 de fer brut ordinaire .en barres plates, comme on, l'obtiendrait dans un travail régulier. Sur ces 158 minutes, il. y a eu huit minutes de temps perdu entre deux opérations successives, restent 15o minutes, et il est certain, qu'avec des ouvriers, plus exercés, cette durée eût été réduite à i35, ce qui correspondrait à une fabrication journalière de 1,640 kil. de fer plat brut, chiffre qu'il n'est guères possible de dépasser avec la houille, pour des fon-

tes brutes aussi grises que celles que l'on a traitées.

La durée moyenne de. la chaude de corroyage a été de i o6 minutes, ce. qui, pour une charge de 246' a correspondu seulement à une fabrication journalière de 2,909 kil., ce qui n'est pas les 13. de

ce qu'on eût pu obtenir : mais cette lenteur du travail n'est pas due à l'emploi de la tourbe, elle vient de ce que l'épaisseur des trousses était trop

faible-,. et de ce qu on n'en a pas assez placé dans. le fourneau, ce qui a réduit la charge aux 7: de ce qu'elle aurait dû être, et, en outre, de ce qu'on a perdu beaucoup de temps à enfourner, ,défourner et étirer, inconvéniens qui sont tous dus à fin -

POUR LE PUDDLAGE DE LA FONTE.

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expérience des ouvriers, qui jamais n'avaient corroyé. Quant au petit fer, la fabrication en a encore été

plus lente; Mais c'est, comme je l'ai dit, pour des

èauses tout-à -fait étrangères à l'emploi de la

tourbe. En résumé, rien dans l'emploi bien entendu de

ce combustible ne tend à ralentir la fabrication. La nature du combustible employé peut influer sur la qualité du fer, par le degré de température

qu'il produit, et par la nature des vapeurs aux-

quelles il donne naissance, et qui se mêlent dans le fourneau aux produits de la combustion, L'ex-

périence a prouvé que la tourbe développe . une température suffisante pour souder le fer et pour lui enlever à la fin du puddlage les dernières particules de carbone qu'il renferine; quant à la nature- des gaz, il est clair que, sous ce rapport, l'avantage est pour la tourbe; car, sauf des exceptions extrêmement rares, elle ne contient aucune trace de pyrites, et les vapeurs sulfureuses qui pourraient, dans certains cas, résulter de la décomposition du sulfate de chaux que renfermeraient les cendres, ne pourraient certainement exercer sur la qualité du fer une influence aussi nuisible que celle des pyrites qui sont disséminées dans la plupart des houilles. Du reste, pour apprécier l'influence de mode d'affinage sur la qualité.du fer, j'ai soumis

ce fer-à plusieurs essais, comparativement avec le fer obtenu des mêmes fontes par l'affinage au charbon de bois. Je rapporterai pl usloin ces essais. Comme la proportion de cendres est ordinaire-

Qualité du fer.