Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 66]

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EMPLOI DE LA TOURBE

de la tourbe vers le mois de mai, afin de la sécher au soleil d'été, et toute extraction doit être terminée à la fin de juillet, afin que la dessiccation s'achève avec le mois d'août. A 'choux, au contraire, à cause de la cherté et de la rareté de la main-d'oeuvre, on pratique cette extraction pendant l'hiver, et la tourbe est arrangée en petits tas sur le sol, où elle reste sans autres soins jusqu'à ce

que, séchée par les premiers beaux jours du

printemps, elle soit rentrée en magasin. Cette méthode, qui serait impraticable dans beaucoup de pays a moins d'inconvéniens ici, parce que la terre Sur laquelle on l'étend est inculte et sans valeur, et surtout parce que la texture spongieuse et entrelacée de cette tourbe lui permet de résis,. ter, sans se déliter, à l'action des pluiesdliver. Toutefois, comme la vallée est étroite, il est nécessaire souvent de s'élever sur les pentes du terrain pour trouver un espace où déposer la tourbe,

et les Ibis de ce transport à la brimette entrent

pour la plus grande partie dans la totalité du prix de revient. Pour les diminuer, il faudrait extraire pendant l'été, ce qui, au moyen des dessiccations successives, exigerait bien Moins d'espace et permettrait d'étendre seulement sur le terrain le plus voisin : on pourrait même, comme M. Larreillet se propose de le faire, essayer quelques moyens de compression mécanique pour accélérer la dessiccation et augmenter la densité de la tourbe. Mais cette opération, qui nulle part encore n'a .été pratiquée avec succès sous le rapport économique, présenterait à 'choux plus de difficulté qu'ailleurs, à cause de la cherté relative de la main-d'oeuvre, et du tissu spongieux et élastique de la tourbe qui exigerait une plus grande force. Probablement

POUR LE PUDDLAGE DE LA FONTE.

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même cette opération serait sans effet si la tourbe n'était préalablement déchirée, pétrie et mélangée avec une tourbe formée de débris végétaux plus altérés qu'on trouverait souvent à la partie inférieure du banc de combustible. J'ai fait un grand nombre de pesées et de Mesurages sur cette tourbe ainsi desséchée seulement à l'air, conservée depuis environ dix mois en magasin, et telle qu'elle a été ensuite employée

dans les essais. J'ai distingué dans les pesées,

comme dans l'emploi de la tourbe, le grds , c'està-dire les briquettes entières ou au moins les gros morceaux, et le menu, c'est-à-dire le mélange de petits morceaux et de poussier.

16 pesées, faites chacune sur un mètre cube de grosse tourbe, m'ont donné pour maximum 175, pour minimum i48, et pour terme moyen 164 kilogrammes.

8 pesées, faites sur le menu, m'ont donné pour

maximum 307, pour minimum 248, et pour moyenne 280 kilogrammes.

La proportion de menu est généralement d'un dixième du tout, et c'est dans cette proportion qu'il a été employé dans les essais, car leur consommation totale a été de 116 mètres cubes dont 12 de menu. Ainsi la tourbe sans distinction de grosseur, telle qu'elle est ordinairement et telle qu'elle a été employée, pèse terme moyen 175,6 le mètre cube. Ces nombres suffisent pour faire apprécier l'extrême légèreté de la tourbe d'Ichoux , car *ce combustible, qui dépasse quelquefois la densité du bois, pèse habituellement, lorsqu'il a été simplement desséché à l'air, et contient environ 15

Poids.