Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 9]

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CARBONISATION DU BOIS

charbons, et on arrose la meule pour l'empêcher de s'échauffer trop fort. Lorsque les trous de tirage ne se trouvent plus qu'à trois pieds au-dessus du sol, on ouvre des trous tout au bas , afin d'étendre la carbonisation dans toute la partie inférieure de la meule. Lorsqu'on voit sortir le feu par -un de ces trous, on le bouche et on en perce un autre entre celui-là et le plus proche, on continue ainsi jusqu'à ce qu'on ait vu paraître le feu de pied en pied tout autour de la meule, après quoi on bouche le tout avec du fraisil pour éteindre le feu. Une meule de 46 pieds de diamètre, et composée de bois sec, reste en feu de quatre semaines à quatre semaines et demie. Quandle bois est humide, l'opération dure de cinq à six semaines. Le meilleur moyen d'éteindre entièrement le feu dans l'intérieur de la meule est d'y introduire le plus de fraisil possible ; on y parvient en retirant avec un rateau les charbons provenant des bois fendus et en garnissant avec ceux-ci le dessus

de la tête, et les vides que laissent entre elles les bûches à la surface. Les gros charbons qu'on entraîne avec ces petits donnent plus de facilité encore pour introduire du fraisil. Quatre ou cinq jours après, on commence à retirer le charbon en se servant d'un rateau à longues dents, et laissant tout le fraisil au-dessus du charbon chaud qu'on laisse encore dans la meule. Le premier jour on ôte la tête, le deuxième jour on commence à enlever l'étage supérieur; les charbons retirés sont placés en tas autour de la meule, et on éteint avec de l'eau ceux qui se rallument à l'air.

Lorsqu'on arrive à l'étage inférieur, on com-

PAR LA MÉTHODE ITALIENNE'.

mence à jeter du fraisil sur les côtés de la meule, afin d'avoir ensuite moins de peine à nettoyer la sole de la meule pour en construire une nouvelle. C'est au bas de cet étage que se trouvent les bûches niai carbonisées qui servent à couvrir la tête dans l'opération suivante : Lorsque l'Opération a bien marché, on obtient de charbon ferme et sonore, et seulement -`-j de charbon mou qui se trouve, soit dans la cheminée

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soit au contour de la meule, lorsque le ti-

rage y devient trop fort. Les charbons sont beaucoup plus fermes, plus gros et moins mélangés de menu que ceux des meules couchées. La cassure présente la structure du tronc de l'arbre, et ne tache pas le doigt. Les charbons de la tête et de l'étage supérieur, étant les plus durs, sont pris pour le haut-fourneau. Ceux de la couche inférieure, contenant plus de matières volatiles, servent pour la forge. Les charbons employés en morceaux de grosseur convenable donnent des produits de 1 2 pour ioo plus élevés que ceux des meules couchées. Pour le haut-fourneau, les morceaux doivent avoir la grosseur des deux poings (20 pouces cu-

bes); pour la forge, la grosseur du poing ( i2

pouces cubes ); pour le feu du martinet, 6 pouces, et pour la forge maréchale à. Voici quels sont les résultats que donne cette méthode, comparativement à l'ancienne 64"43o de bois, correspondant à 48 toises massives, formèrent une meule d'un volume de 69,.,79, ce qui donne M pour le rapport du plein au vide. On obtint, en retranchant 9 fass employés pour le

remplissage, 1.280 fass pesant 742,39 pour un poids moyen de 58 .v.39 le fass, et représentant un

Tome rH, 1835.

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