Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 230]

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EMPLOI DU BOIS EN NATURE

reuse. Le minerai grillé rend ainsi 51 pour cent

de fonte. Avant que le fourneau fût mis au vent chaud, on passait seulement i 7onv. de minerai grillé par charge, la quantité de combustible demeurant la même, et la quantité de fondant étant seulement de 5o4.; les charges descendaient plus vite ; on

pouvait en faire 18 en i 2 heures, et l'on retirait encore du minerai 51 pour cent de fonte environ. Consommation Il résulte de là que, le fourneau allant au vent

en charbon. froid, le rapport en poids du combustible consommé aux matières à fondre est celui de 155 = à 220 ou de o,7o7 à i ; le rapport du combustible consommé à la fonte obtenue est de 155 -= à 86,70, ou de 1,793 à de plus on obtient en clonze heures

Emploi

du bois.

1.56o" de fonte. 1,' Le fourneau allant au vent chaud, les rapports ont changé a sont devenus Rapport en poids du combustible aux matières à fondre : o,598 à i, et rapport du combustible à la fonte obtenue : 1,525 à 1. On obtient en 12 heures 1.326"' de fonte environ. L'introduction du vend chaud a donc eu pour résultat une économie notable dans la consommation de combustible; mais la lenteur avec laquelle sont descendues les charges a diminué la quantité de la production journalière. A cela nous devons ajouter que la température du vent n'était pas très-élevée; elle était, d'après ce qui m'a été dit, insuffisante pour fondre le plomb exposé au courant d'air sortant de la tuyère. Dans ces circonstances, M. Nâher a essayé de remplacer une partie du charbon de bois employé par du bois en nature. Le fourneau de Pions est très favorablement situé pour consommer le bois

DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.

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en nature, parce que ce combustible, qu'il tire des montagnes du canton des Grisons , lui arrive par

le Rhin, sur lequel il est flotté à l'automne et au printemps de chaque année. Le charbonnage se fait tout près de l'usine, et par conséquent, si l'on parvenait à remplacer une partie du charbon par du bois en nature, on éviterait les dépenses de charbonnage, et l'on devrait en outre espérer une éco-

nomie de combustible, sans qu'il y eût aucune augmentation dans les frais de transport. M. Nâher fit scier à la main des bûches de bois Préparation de sapin de deux ans de coupe, qui avaient été flot- du bois.

tées une première fois, quelque temps après la coupe, puis une seconde fois, dans le cours du printemps de 1834. Ces bûches, dont la longueur moyenne est de 3 pieds ; , furent sciées en trois

parties égales et refendues quand elles étaient d'un trop gros diamètre. Le bois scié fut mis à couvert sous un hangar, où on le laissa séjourner quelque temps avant de l'employer. Pour le chargement dans le fourneau ,le bois scié en morceaux

de 13 à i4 pouces de long est empilé dans un châssis rectangulaire en fer, qui a 3 pieds; de haut sur 3 pieds de large. La mesure contient donc de 10;-` à I i -` pieds cubes, tant plein que vide. C'est en volume , à très-peu de chose près, l'équivalent de deux vans de charbon. Le cadre est suspendu

à une petite potence ou grue que Ton ramène devant le gueulard. On laisse le bois exposé à la chaleur de la flamme pendant une demi-heure environ, avant de le jeter dans le fourneau. L'on a pesé devant moi une semblable mesure de bois qui avait été ainsi exposée à la chaleur du gueulard pendant une demi-heure ; son poids a été de 198; en,admettant un volume de I r pieds