Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 48]

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SUR LE FROTTEMENT.

NOUVELLES EXPÉRIENCES

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lorsqu'elles sont dans le même degré d'onctuosité. Il résulte encore des observations ci-dessus, que

très sensibles au toucher. Le même résultat s'est toujours reproduit, bien qu'on eût diminué les pressions et repoli les surfaces. Cet arrachement des fibres du fer occasionait dans la loi du mouvement des perturbations qui doivent faire con-

si en général l'huile est pour les métaux un enduit préférable au saindoux, le faible avantage

sidérer les résultats des expériences comme n'étant que des valeurs approximatives. Les surfaces se sillonnent presque autant quand elles sont simplement onctueuses. La disposition fibreuse du fer est la cause à la-

mises à de faibles pressions.

quelle il faut attribuer ce phénomène, tout-à-fait analogu e à ce qui a été remarqué dans le glissement

des bois sur des semelles de bois.Le déchirement est d'ailleurs bien plus sensible quand ce sont des métaux fibreux qui glissent sur le fer, que quand les bandes frottantes sont d'un métal grenu.

Il suit de là que, lorsqu'on devra faire glisser sans enduit des métaux les uns sur les autres, il conviendra de former les surfaces en contact de deux métaux à texture grenue, ou au moins l'une d'un métal de ce genre et l'autre d'un métal fibreux. Dans les expériences faites avec enduit de suif, on a réduit les surfaces en contact à des arêtes ar-

rondies, et loin d'obtenir par-là une diminution du frottement, il a été sensiblement augmenté. Cela vient de ce que la pression sur chaque élément étant très grande, l'enduit est exprimé, et la surface ramenée à l'état onctueux. En effet, l'huile, plus facile à exprimer que le suif, donne alors une valeur plus considérable pour le frottement, tandis que généralement on obtient le résultat inverse. Il ne faut cependant pas conclure de ce résultat que le frottement soit plus considérable avec de petites surfaces qu'avec les grandes

que son emploi procure pour les petites pressions

disparaît poules grandes : on ne doit donc en-i ployer l'huile que pour les axes et les pièces sou-

Coulomb a fait aussi des expériences sur le frottement du fer sur le fer avec enduit de suif ou d'huile, et il en avait conclu que le frottement diminue lorsque la vitesse augmente. M. Morin a été conduit, par toutes ses expériences, à admettre

le frottement est indépendant de la vitesse. L'erreur de Coulomb vient très probablement de la vitesse très faible de son appareil, qui était au plus de o,o3o par seconde. Lorsque deux surfaces métalliques sont en contact, et qu'un enduit d'huile est interposé entre (lue

elles, le frottement atteint assez promptement

une valeur plus grande que celle qui a lieu pendant le mouvement; ainsi le frottement pour

le fer et la fonte avec enduit d'huile est de

0,066 pendant le mouvement, tandis qu'après un

contact d'une minute seulement il a une va-

leur limite de 0,117. Or, clans le cas des métaux glissant sans enduit, le frottement est le même pend.ant le mouvement et après un contact prolongé : il s'ensuit donc que l'augmentation observée est

due à la présence et à la nature de l'enduit qui se trouve exprimé de manière à amener les surfaces à être simplement onctueuses. Ce qui confirme cette explication, c'est que la vitesse du traîneau s'accroîtpeu à peu, à mesure que l'étendue de la surface dont l'enduit a été exprimé diminue. On peut concevoir par ce qui précède comment