Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 31]

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TERRAIN A ANTHRACITE

de côté au lieu d'être pratiqué de bas en haut

comme dans la première tranche. Le boisage des tailles, l'abattage du charbon., n'offrent rien de particulier. Je ne m'y arrêterai

pas et rue contenterai de dire que les cadres du boisage n'ont de soles que dans les tailles prises au niveau de la voie. Dans les tailles des niveaux supérieurs, les montans d'un cadre s'appuient sur le chapeau d'un cadre inférieur. En outre les ca, dres sont liés les uns aux autres par les planchers sur lesquels est déposée la très petite portion de schistes charbonnés qu'on a triée dans l'abattage du charbon. Les cadres d'une même taille sont, distans les uns des autres de i mètre. Après la seconde tranche on en attaque une troisième, puis une quatrième et ainsi de suite. C'est en général lorsque l'on commence l'exploitation de la quatrième que le toit, tout dégarni, commence à travailler dans les deux pre-

mières. Il s'affaisse tout doucement d'abord, en forçant les bois à céder : à certain point d'affaissement,

les bois rompent sous la charge, le toit s'éboule jusque sur le mur, et va remplir tous les interstices; en générai il se coupe assez net à partir de la tranche non encore exploitée complétement. Ces éboulememens se font avec la plus grande régularité; les ouvriers connaissent à des indices certains lorsque le moment de se mettre à l'écart est arrivé. Sitôt le mouvement produit, tout dan, ger est passé, et ils viennent se replacer sans crainte à leurs tailles. De tranche en tranche on arrive ainsi jusqu'à la complète exploitation du prisme de charbon. On a pendant ce temps préparé un massif in, férien r.

Irr MINES DU MAINE.

G

Oh pourrait sans doute attaquer à la fois plusieurs massifs consécutifs, en ayant soin toujours que le supérieur fût en avance sur l'inférieur. Je ne sais si cette méthode d'exploitation assez singulière, ruais bonne au demeurant, puis-

qu'elle ne compromet pas, à l'aide de quelques précautions, la sûreté des ouvriers, et qu'elle permet d'exploiter toute la masse sans en rien laisser, est employée dans quelqu'autre, localité; mais en tout cas elle me semble exiger la réunion des trois circonstances suivantes, qui se rencontrent à la Bazouge. La première, que la masse des com-

bustibles ou de la substance utile ait par ellemême une grande ténacité et une grande consis-

tance; la seconde, que la roche qui sert de toit présente au contraire une disposition prononcée à se rompre dès qu'elle n'est plus soutenue et qu'elle foisonne beaucoup ; la troisième , que le terrain ne soit que peu ou point aquifère. La puissance des autres colonnes d'anthracite étant toujours au-dessous de 2 mètres, l'exploitation s'en fait sans difficulté, et suivant la méthode ordinaire des gradins renversés.

Description géologique du terrain à anthracites La formation à laquelle appartient l'anthracite

couvre les deux tiers du département de la

Mayenne, comprenant les deux arrondissemens de Laval et de Château-Gontier. Les roches essentielles qui la composent sont l'anthracite, le calcaire, le quartz, le schiste argileux parfois micacé, la gra uwacke , le grès et les poudingues.

Sauf quelques rares exceptions, la direction à

Etendne du terrain à anthracite.