Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 20]

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EMPLOI DE L'AIR CHAUD

Au reste, on reconnut que la nature du travail du forgeage ayant été mal choisi, ces résultats ne pouvaient être regardés comme concluans. Je crois inutile de m'y arrêter plus long-temps. Je décrirai avec plus de détails les expériences qui furent faites le mois de mai dernier dans la rue Albouy. Le 16 ruai, la forge marchant à l'air froid, fit 13 soudures telles que nous le dirons plus bas. On démonta ensuite la foi ge , l'appareil à chauffer

l'air fut placé et le 20, le même forgeron recommença le même travail ; le soufflet resta éga-

lement chargé dans les deux expériences. La planche fi (fig. 5.-13 ) et l'explication de cette

planche, placée à la fin de cette notice, font connaître, dans tous ses détails, l'appareil employé pour le chauffage de l'air. Le travail choisi fut le soudage de barreaux de fer de 4 centimètres d'équarrissage, et de; à i mètre de longueur. On n'avait d'autre but, dans cette opération, que de constater les effets de l'emploi de l'air chaud; aussi les barres soudées ne furent-

elles pas parées, travail tout -

fait de main-

DANS LES FORGES DE SERRURERIE. .

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Les barres de fer furent pesées avant et après le soudage, pour qu'on pût évaluer le déchet. Le charbon qu'on devait employer dans chacune des deux opérations fut pesé sec, puis fut mouillé comme il a besoin de l'être pour le trayail de la forge, et ensuite mesuré. Ce qui resta après chaque opération fut également mesuré, et l'on put avoir ainsi le poids du charbon consommé. Le charbon qu'on emploie est de la houille menue de St.-Étienne. Chaque fois, avant de se servir de la forge, on garnit de la même manière le foyer de fraisil ou petits fragmens de bouille en partie carbonisée. Après chaque opération il resta du coke embrasé dont on n'évalua pas la quantité. La tuyère avait à l'air froid 29 millimètres de diamètre, à l'air chaud elle en avait 32. Nous rapportons ici les détails circonstanciés de chacune des deux expériences. Dans le tableau suivant, représentant le temps des différentes opérations de i i soudures, les 3e et 8e. colonnes donnent le temps pendant lequel le second barreau reste au feu. Ce second

d'oeuvre. Voici comment se fait une soudure : les deux barreaux à souder sont enfoncés sous une es-

barreau est chaud en même temps que le premier, et on ne le laisse dans le foyer que pour

pèce de voûte en charbon mouillé dans l'intérieur de laquelle arrive le jet d'air; un barreau est ensuite retiré et amorcé, c'est-à-dire qu'on refoule son extrémité, et qu'on l'étire en forme de biseau à coups de marteau. Le premier bar-

cessaire pour amorcer le premier barreau. De

reau est remis au feu : le second est retiré et amorcé de même; il est remis au feu ; enfin on retire

les deux, barreaux à la fois pour les souder ensemble. Le forgeron manuvre les barres de fer, deux ouvriers frappent dessus à coups de marteau; le souffleur aide aussi à battre.

qu'il ne refroidisse pas, pendant qu'on amorce le premier; souvent même alors on ne souffle pas. Si des nombres de chacune de ces colonnes on retranche ceux de la précédente, on a le temps.némême, si des nombres des 4e. et 9e. colonnes on retranche ceux de la suivante, on a le temps employé à l'amorce du second barreau. Quelquefois, comme on le voit dans les colonnes relatives à l'air cha ud, le premier barreau amorcé n'est remis au feu