Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 146]

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ESSAIS DE SONDAGE

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nier travail n'a pas coûté beaucoup plus que le quart du premier. A la vérité , on peut objecter qu'on a sondé avec les tiges à une plus grande profondeur, et que la nature du rocher peut avoir été fort différente. Mais la première objection est évidemment presque sans valeur, attendu qu'un poids de corde de 3o livres, ajouté à, celui qu'il a fallu soulever, n'aurait pas produit une différence appréciable. Quant à la seconde objection , elle tombe également devant la connaissance exacte de la nature du terrain, telle qu'on fa obtenue par le creusement d'un grand nombre de puits, de sorte que l'on sait positivement, que les couches inférieures ne sont pas plus dures que les supérieures.

Sans admettre que le procédé de soudage chinois ait, sur le sondage avec des tiges, une aussi grande supériorité que celle qui résulte des faits ci-dessus, il ne me paraît pas moins évident que le sondage à corde procurera une économie, au moins de moitié , sur les dépenses d'un sondage par le procédé ordinaire , et qu'il lui sera d'autant plus supérieur, que l'on aura à sonder à des profondeurs plus considérables, à cause du temps considérable qu'il faut employer, dans ce cas, pour assembler et désassembler les tiges. L'augmentation du poids de la corde, avec la

profondeur du trou, est de peu d'importance car, en Chine, deux hommes suffisent pour sonder

à 3,000 pieds de profondeur et ici je n'ai employé trois hommes, que parce qu'il n'y avait pas d' ayant-plancher à la hauteur de la roue à

levier, et qu'un homme devait constamment rester au bord du trou pour placer les rouleaux de friction et enlever l'outil quand on le retirait.

PAR- LE PROCÉDÉ CHINOIS.

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Un homme seul aurait très-bien pu soulever la soude, et même il n'aurait pas eu un travail fatigant, pourvu qu'il eût alterné avec celui qui est chargé de tourner l'outil et la corde. Il en est tout autrement quand on sonde avec des tiges. Le nombre d'hommes employés à soulever la sonde augmente tous les 5o ou Io() pieds,

et dans un trou de 5oo pieds que j'ai fait faire à

Hahnweiler, en employant des leviers de 13 pieds de long , il m'a fallu de sept à neuf hommes , indépendamment, du chef sondeur j'employais trois heures pour remonter la sonde ou la redescendre. La sonde à corde doit aussi avoir , lorsqu'on est obligé de tuber le trou , l'avantage d'ébranler les tuyaux beaucoup moins que la sonde à tiges. Sans doute le sondage ,avec une corde a aussi ses inconvéniens et ses dangers , surtout dans l'état actuel du procédé.

Ce qu'il y a de plus à craindre, c'est qu'une pierre détachée des parois s'engage entre les parois et les renflemens de la tige, et que celle-ci

ne se trouve engagée de manière à ce qu'on ne puisse plus la retirer.

La pierre peut particulièrement se loger dans les cannelures pratiquées dans les bourrelets, pour

le passage des boues; ou bien une pierre plus grosse peut se loger entre deux bourrelets à côté

de la partie mince de la tige. Dans ce cas, la corde peut rompre, quand on cherche à retirer l'outil , et on serait forcé d'abandonner le trou, si on ne réussit pas à dégager la tige de sonde, à l'aide d'une ligne de tiges ordinaires en fer. Il paraît qu'en Chine cet accident est moins fréquent qu'une déviation de l'outil de la ligne 19.