Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 122]

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BÉVOLUTIONS SUCCESSIVES

tracer la grande route du Mont-Dore à Murat-leQuaire.

Outre ces indices, nous trouvons encore dés matières auxquelles il est impossible d'assigner un autre mode de formation que celle aqueuse; telles sont les lignites, qui se trouvent à certains étages, notamment au ravin des Egravats. Cette dernière circonstance nous conduit surtout à admettre qu'après une première période de déjections de matières incohérentes, il y a eu stagnation complète dans les phénomènes ; la végétation s'est établie au-dessus, probablement dans un vaste cratère - lac constitué aux anciennes époques. Les eaux de ce lac ont agi à leur manière sur les dépôts antérieurs, les ont remaniés et modifiés par leur influence et leurs infiltrations prolongées, et de là résulte probablement cet aspect particulier de beaucoup de ces conglomérats, et leur imparfaite liaison et cohérence, qui a fait supposer, non sans raison, à plusieurs observateurs, qu'ils étaient le produit d'éruptions boueuses. Cette hypothèse n'est pas sans fondement d'ailleurs, puisque les phénomènes primitifs ayant reparu par une ou plusieurs nouvelles séries de déjections incohérentes qui ont recouvert les lignites précédens, il est clair aussi que les eaux de ce lac, débâclant avec violence lors des secousses et de la rupture de leurs digues, ont dû entraîner ces matières pêle-mêle, et, les broyant les unes contre les autres, les ont ainsi arrondies et entremêlées de matières argiloïdes qui les ont cimentées de nouveau.

C'est probablement aussi à la rupture des digues d'un pareil lac, bien plus qu'aux averses orageuses ou aux trombes d'eaux qui accompa-

DES MONTS-DORES.

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petit ordinairement les phénomènes volcaniques, qu'il faut attribuer le transport des conglomérats jusqu'aux environs d'Issoire et même sur la rive droite de l'Allier, auprès de Clermont.' Quoi qu'il en soit, nous né connaissons de ce cratère lac que ses produits incontestables, sa forme a été complétement détruite; par les actions subséquentes: une grande épaisseur de tuf, de trass et de cinérites le recouvre, et rien de pareil ne nous démontre l'existence d'un second cratère semblable. Il semblerait même, d'après l'homogénéité de texture de la grande masse trachytique qui leur est superposée et son égale épaisseur, que le sol sur lequel elle s'est répandue a été à peu près nivelé, soi t par les derniers produits puivérulens , soit par les causes qui ont pu agir sur eux pendant un intervalle de stagnation assez considérable. Ces matières devaient se prêter facilement à ces nivellemens, à cause de leur incohérence; en sorte que les eaux pluviales venant à en sillonner une partie lors de leur écoulement, des éboulemens survenaient immédiatement et en corablaient la trace plus ou moins parfaitement. Rien d'ailleurs ne répugne à cette hypothèse combien en Auvergne même ne voyons-nous pas ,

d'assises volcaniques plus modernes, presque hori+ zon tal es , qui ne sont en relation avec aucune saillie ni aucune dépression, auxquelles on puisse rai>, porter leur point d'émergence; si celles-ci n'ont ja4. mais existé d'une manière visible , ou si elles ont été effacées par le temps, nous sommes libres de faire la même supposition pour le cas qui' nous occupe, si elle se trouve coïncider le plus exactement possible avec les circonstances locales. Ainsi donc en sésumant , il me semble démontré qu'il n'existait 16.