Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 20]

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DES MONTAGNES DE L'OISANS.

FArrs ,POUR SLRVIE A L'IIISTOME.

Ces éboulemens sont eux - mêmes la conséquence du fendillement primitif. L'alterna-

grandes cascades dont je parle tombent à peu) de chose près à fleur .des escarpemens;:, donc ceux-ci n'ont subi aucune altération sensible de-.

les faciliter , mais l'action des autres agens at-

puis l'existence des cascades elles-mêmes, excepté

tive du chaud et du froid peut sans doute

mosphériques n'entre presque pour rien dans leur production. Il suffit pour s'en convaincre, d2 jeter un coup cfceil sur les cascades que for-nient plusieurs torrens qui , après avoir circulé entre les cimes gazonnées arrondies dites les Prés de Paris, arrivent tout à coup au haut des escarpemens du .flanc septentrional de la gorge, et y tombent en gerbes écumantes de plus de cent mètres de hauteur. Si l'action des ag,ens atmo-

sphériques pouvait attaquer de pareils escarpemens, ces cascades les attaqueraient bien plus

fortement encore, et c'est à peine si chacune d'elles à donné lieu , dans la partie de l'escarpement le long duquel elle bondit, à un léger enfoncement en forme de niche très-évasée. Cette réflexion, qui s'applique également à toutes les gra n des cascades des pays de montagnes, à la Pisse-Vache , au Staubach, à la cascade de

Gavarnie, et que plusieurs géologues ont déjà indiquée d'une manière plus ou moins explicite montre que les grands escarpemens des Alpes et des Pyrénées, devaient exister déjà à très-peu près dans leur forme actuelle au commencement de la période dans laquelle nous vivons. Si l'action des ?gens atmosphériques est capable d'attaquer et par conséquent de faire reculer un escarpement, faction d'une cascade doit produire un effet beaucoup plus grand encore; si le plus petit des deux effets est sensible, la différence des deux effetsqui a pour

mesure la profondeur de la niche que la cascade s'est <rensée doit être sensible aussi. Or, les,

peut-être par quelques eboulemens qui ne peuvent avoir été ni très-nombreux, ni très-étendus puisqu'ils n'ont laissé nulle part une très-grande masse de débris. La production des escarpemens alpins, comme le transport des blocs erratiques ne peut:gueresi -

avoir résulté que d'un événement de dimensions colossales, comparativement aux événemens dont nous sommes journellement les

témoins. L'état presque stationnaire dans quel se trouve aujourd'hui la Combe de Malavai, ne peut guères se concevoir que comme la limite d'un état de choses qui a commencé 'mil une secousse capable de rompre la croûte du globe' dans une grande épaisseur, d'en élever une des

parties de mille mètres de plus que l'autre,- de

-

fendiller les parties latérales jusqu'à une certaine distance, et d'en provoquer par là l'éboulement

graduel. Peut-être dira-t- on que la première rupture une fois opérée, la différence de niveau des deux côtés de la faille a été produite par une. longue succession de tremblemens de terre;

mais si aujourd'hui des tremblemens de terre"

successifs et répétés toujours dans le même sensr venaient à rouvrir la faille de la Combede Malaval,

leur effet immédiat serait évidemment d'émousser les escarpemens qui la bordent, escarpemens

dont les formes souvent si hardies rendent supposition inadmissible.

Ces conclusions vont se trouver confirmées par des observations d'un genre bien différent