Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 153]

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NOUVELLES EXPÉRIENCES

SUR LE FROTTEMENT.

On peut conclure des expériences rapportées dans le tableau précédent Que le frottement du chêne, en mouvement sur du chêne sans enduit, fibres parallèles au sens du mouvement', est constant et proportionnel à la pression; 20. Qu'il est indépendant de la vitesse ; 3°. Qu'il est indépendant de l'étendue de la surface de contact. Ainsi se trouvent vérifiées, pour ce cas, les lois

que Coulomb n'avait données que comme des approximations. Quant à la valeur moyenne du

rapport du frottement à la pression, elle égale à

est

0,478 ou o,48.

Cette valeur ne diffère que de ;'7, au plus des ré-

sultats qui s'en éloignent le plus. En outre, ce rapport est le même dans les Mouvemens uniformes et accélérés. Si on compare ces résultats avec ceux des expériences de Coulomb, on trouve de très-grandes différences ; en effet, la surface du contact restant la même et égale à 0m 0,30, et la pression variant

de 37 kil. à 1200 kil., il a trouvé que la valeur du rapport du frottement à la pression varie de 0,102 à 0,179,

c'est-à-dire à peu près du simple au double. Dans d'autres expériences, où il a fait varier là surface, depuis la plus petite dimension , jusqu'à 0m.e.,30, le rapport a varié depuis 0,069 jusqu'à o,177 ,

c'est-à-dire à peu près du simple au triple. L'accord des résultats de M. Morin ne peut lais ser aucun doute sur leur exactitude; d'ailleurs,

3o5 l'examen des expériences, où le mouvement, produit d'abord par le concours simultané des pe-

tites caisses M et de la caisse K, s'est ensuite retardé sous l'action de la seule caisse K, a constamment montré que ce retard avait lieu toutes les fois que l'effort exercé sur le traîneau était moindre que les 0,48 de la pression : il faut donc admettre que les résultats de Coulomb sont er-

ronés.

Quelques circonstances particulières qui se sont présentées dans les expériences de M. Morin , lui

ont fait découvrir la cause probable de l'erreur

de Coulomb. En effet, Coulomb dit être parvenu non-seulement à conserver le poli de surfaces frotL

tantes de deux corps sans enduit, mais même à l'augmenter par le frottement, tandis que M. Morin n'a jamais pu obtenir ce résultat dans ses essais; au contraire, les bandes frottantes se recouraient de grains noirâtres analogues à de la sciure de bois, lesquels traçaient sur ces bandes des sillons de om,00t à orn,002 de profondeur.

Cependant, dans les premières expériences qu'il lit pour déterminer le frottement du fer sur le bois, il se servit de semelles en chêne sur les-

quelles il avait fait frotter primitivement des

bandes de cuir; dans ce cas, le poli des surfaces fut conservé, et il trouva, comme Coulomb, que le frottement était les o,o8 de la pression. Quelques jours plus tard, il reprit la même expérience; niais dans l'intervalle on avait gratté les surfaces, la couche onctueuse, que le cuir avait laissé, avait disparu, et le frottement se trouva égal à o,6o environ de la pression. En même temps le poli des surfaces était altéré, et elles se recouvraient de grains noirâtres. On voit par - là combien la Tome III. 1833. 20