Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 44]

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SUR L'EMPLOI DE L'AIR CHAUD, ETC.

le cas .de diminuer l'a'.chargé en minerai. A cinq heures le manomètre Marquait 1P14o , les roues ne faisaient plus six tours par minute, et le thermomètre du vent marquait 780; les deux tuyères étaient. devenues plus éclatantes et les matières plus ftnicles.

Le lendemain matin la fonte était grise et excessivement chargée de graphite, circonstance qui, dans le tondage avec un vent chaud, semble indiquer Mie charge beaucoup trop faible en minerai; elle ne s'était jamais montrée encore au Frédéric, et disparaîtra évidemment dès que cette charge sera convenablement augmentée; les sco-

ries étaient parfaitement vitrifiées et avaient la codeur gris violâtre, qui indique la meilleure allure du fburneau et permet d'augmenter notablement la charge en ruinerai, laquelle a été portée dès lors à 8o livres. La température du vent était alors de 165°. Le surlendemain , à cinq heures du matin, au moment de mon départ, l'état de la foifte-et des scories était encore le même, et la charge en Minerai a été pôrtée à 85 livres. Les tuyères de Withelnz sont en grès (marly. sandstone) silicieux , très-pur, à grains fins. Celles

du Frédéric sont en cuivre et creuses, on les rafraîchit par un courant d'eau qui passe dans leur cavité intérieure. Les tuyères du Wilhelm demanderont sans doute de fréquentes réparations; mais avec de bonne argile réfractaire cela -se fera sans inconvéniens majeurs; on en a l'expérience aux fourneaux de Hansen et d'Albruck, qui appartiennent au grand-duc de Bade, et où l'on vient de faire, avec un grand avantage, un tondage an vent chaud de quatorze mois.

RAPPORT 2-1 M. le directeur général des ponts et chaussées

et des mines, sur la conduite des

fourneaux à l'air chaud.

PAR M. É. GUEYMARD, ingénieur en chef des Mines.

Se ne rappellerai pas la révolution que la France

vit naître dans la métallurgie du fer par l'introduction d'une plus grande masse d'air dans les hauts- fourneaux, en remplaçant des machines défectueuses par les souffleries à pistons. Une autre révolution, non moins importante que la première, vient d'assurer au domaine de l'industrie des résultats inattendus. Les premières expériences en France, viennent d'être faites à Vienne (Isère), au haut-fourneau du faubourg. Pont Eyêque, et je m'empresse de les consignei' dans un rapport officiel. C'est à l'Ecosse que Bons sommes redevables du procédé important de l'air chaud, introduit pour la première fois dans l'usine de Clyde. Cette brillante découverte doit être considérée comme l'apogée de la cdoire et de la perfection de l'art métallurgique. Pour apprécier justement toute l'étendue de cette innoVation, il convient d'exposer l'état passé de l'usine de Vienne. pour faire le parallèle avec sa nouvelle position.

Le haut-fourneau se trouve sur la rive gauche dela Gire, dans le faubourgEdque, à 3o minutes de distance du Rhône. La puissance motrice est l'eau de cette rivière,