Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 31]

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RECUERCHE ET EXPLOITATION

roche d'où avait jailli le niveau au puits Becquey,, lorsque le 26 novembre, à la profondeur de 38-.2, une source très-abondante se fit jour du fond et envahit rapidement toute la capacité du puits jusqu'à 16 -.6 de son orifice., hauteur où elle se tint ensuite constamment à quelques oscillations près, et qui correspondait à celle oà s'étaient tenues précédemment les eaux du puits Becquey. On se hâta alors de disposer les pompes; douze chevaux attelés au manége furent insuffisans et on en mit vingt-quatre. Avec ces moyens, on put creuser jusqu'à 40 m-1, mais pas au delà, et ce n'était pas

assez pour dépasser la source principale. Mais comme une partie de l'eau venait aussi de crevasses latérales situées un peu au-dessus du fond, on

voulut essayer de retenir au moins cette partie avec une trousse picotée. On l'arrêta ; mais l'effet ne fut qu'instantané, et cette eau ne tarda pas a aller se réunir à la source principale qui jaillissait du fond par un trou qui avait plus de i -.33 de profondeur, et de telle largeur, qu'on y pouvait passer le bras facilement. C'était dans une roche grisâtre assez dure, .mélangée de gypse ( peut-être anhydre ) 'et d'argile, et traversée par des veines remplies .d'Une argile noirâtre sans consistance ;

l'eau seAhisait jour en entraînant cette argile.

Dans cet état- de choses, on suspendit les travaux le 18 mars.,..et en s'occupa des moyens de les reprendre avec le secours d'une machine à vapeur. LU voluntèdecette eau paraissait être de 190 mè tres cubes environ par heure. Cependant, au mois d'octobre, la mine n'était pas encore pourvue-de cette machine. Il était pourtant important de ne pas laisser passer le moment des plus basses eaux sans tenter-de nouveau l'épui-

DU SEL GEMME.

sement. C'est pourquoi, étant chargé alors de la

direction des travaux, je demandai que l'on fît encore un essai avec le manége , en attendant l'arrivée de la machine à vapeur. Mais, en considérant que dans le dernier essai les chevaux étaient

tenus constamment au grand trot, et qu'on tire de ce moteur un parti d'autant moins avantageux que l'on excède davantage sa vitesse ordinaire, je me proposai de diminuer cette vitesse sauf à augmenter l'effort. C'est pourquoi je substituai aux pompes en fonte de o -.33 deux pompes en cuivre de o 5o auxquellesTen ajoutai encore deux autres de 0m. 20 . Par suite de cet accroissement de l'effort

exercé, le nombre des chevaux fut porté à 36, dernière limite que comportait la construction de la machine. L'épuisement fut donc tenté avec ce nouvel appareil, et, après bien des fractures inévitables avec une pareille machine, le but fut enfin

atteint. Le 25 avril 1825, trois trousses à picoter étaient posées au-dessous de la source; il n'y avait plus d'eau que pour une seule pompe de 0 m.20 ; le niveau était passé (1). Alors on se remit à foncer;

mais le ter. mai, on rencontra un petit filet d'eau. Une double trousse l'arrêta et acheva d'étancher complétement le puits; on enleva la pompe. Mais un peu plus bas, le 18 mai, un nouveau filet d'eau,

plus fort que le premier, se fit jour sous la der(i) En partant des dimensions des pompes et du nombre

de tours que faisait la machine dans les momens où le puits était tenu à peu près à sec, et où par conséquent la dépense était égale à la recette, on trouve que l'affluence était de 5m.868 par minute, ou par heure 35o mètres cubes ; mais il est évident qu'une évaluation ainsi faite est un maximum.