Annales des Mines (1832, série 3, volume 1) [Image 147]

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RÉUNION DU PYROXÈNE

atteignent celle des pyroxènes noirs, et même la dépassent; car la structure de l'arfvedsonite doit le faire regarder comme de l'amphibole bien caractérisé , et le rothbraunsteinerz ne doit sa grande densité qu'a la forte proportion de manganèse qu'il renferme. Ainsi , sous le rapport de la densité, l'amphibole et le pyroxène présentent aussi une grande analogie. La principale différence entre l'amphibole et le

pyroxène, qui jusqu'à présent n'ont pas été rencontrés ensemble, est donc celle de leurs formes cristallines. A cet égard, je crois devoir rapporter des observations qui jetteront peut-être quelque jour sur cette question! ; j'ai eu occasion de les faire

sur des grünsteins que M. de Humboldt et moi avons recueillis dans les monts Ourals , pendant le voyage en Sibérie où j'ai eu le bonheur de l'accom pagner.

Les grünsteins des monts Ourals se présentent sous divers aspects. Dans beaucoup d'entre eux

la masse principale, d'un gris verdâtre , est ordinairement compacte, et contient des cristaux

disséminés d'amphibole et de pyroxène , à la manière des roches porphyriques. Près des laveries de sables aurifères de Pitatelewski, aux environs de BogOlowsk , à 437 werstes au nord de Catharinen-

bourg, se trouve un grünstein dont la masse principale, d'un gris verdâtre, présente des points

blancs verdâtres que l'on reconnaît quelquefois distinctement pour des cristaux de feldspath ; ils donnent l'aspect d'un porphyre à la roche qui contient en outre une grande quantité de gros cristaux d'amphibole noir. Ces cristaux ont des clivages très-parfaits : ce sont ceux de l'amphibole. La pâte est trop dure pour qu'on puisse les

293 en détacher ; mais le :sections de cristaux que l'on ET DE L'AMPHIBOLE.

obtient dans la cassure du grünstein se rapportent aux formes connues de l'amphibole. Ce sont tantôt des hexagones symétriques avec deux angles de 124° , tantôt des hexagones non symétriques, (fig..3 pl. IX,) striés parallèlement aux ,

deux longs côtés et dans lesquels l'angle au-dessus des stries est de 156° 3o' (1), suivant que la sec-se trouve faite perpendiculairement ou parallèle-

ment à l'axe du cristal. Près des laveries de Czarevo-Nicolajewski, aux environs de Miask, à134 werstes au sud de Catharinenbourg , il y a un griinstein dont la masse principale est compacte, d'un gris verdâtre; mais ici les cristaux implantés qu'on observe sont du pyroxène bien caractérisé. Leur quantité est telle qu'ils occu-

pent presque autant de place que la pâte. Cette pâte étant moins dure que celle des griinsteins de Pita telewski (elle se laisse plus aisément rayer par une pointe d'acier) et les cristaux y étant moins adhérens , on peut facilement les détacher et en observer la forme : ces cristaux ont la forme , fig. 2,

du pyroxène des basaltes. Les faces ont peu d'éclat ; mais elles sont assez unies et assez étendues pour qu'on puisse se convaincre, à l'aide du goniomètre d'application, que ces cristaux ont les angles du pyroxène. En cassant la roche, il arrive souvent que des cristaux se détachent et laissent des empreintes, à faces unies, dans lesquelles on (I) Les angles de la section sont calculés d'après ceux

que Haüy donne pour l'amphibole. Les lettres de la ligure montrent par quelles faces et par quelles arêtes le section est faite.