Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 209]

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SUR LE PERCEMENT

DES PUITS FORÉS.

vent infructueux qu'il est parvenu à cuise-

gagement considérable de gaz hydrogène car-

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prendre les puits forés sur des données positives,

qu'il n'a pu trouver que dans la géologie. Ses opérations faites sur différens points de la France,

dont la constitution souterraine était encore inconnue, sont toutes du plus grand intérêt par les connaissances qu'elles nous ont procurées sur la nature de ces pays. Ainsi, 10. Dans le département de la Haute-Marne , à Riocourt , près de Chaumont, il nous a fait connaître la présence du calcaire jurassique jusqu'à 90 mètres de profondeur, tandis que dans le département de la Vienne, au Biard , près de Poitiers , il a atteint le terrain primitif à 47 mètres de profondeur au dessous de ce même calcaire jurassique. 2°. Dans le département de Seine-et-Marne, il a percé jusqu'à loo mètres dans la craie, à la Brosse-Montceaux , sans y reconnaître aucun indice de la fin de ce dépôt ; tandis qu'à Tours il a atteint, à 71 mètres de profondeur, les terrains inférieurs à la craie. 5°. Dans le département de Seine-et-Oise, à Saint-Gratien, près Enghien, de 15 mètres de profondeur, et de dessous les calcaires lacustres il faisait jaillir des eaux à la surface, tandis qu'a Montgermont , près de Pontbierry ( Seine- etMarne ), il trouvait encore ces mêmes calcaires à 6o mètres de profondeur, sans aucun indice de changement de terrain. 4° A Cormeilles, département de Seine-etOise, à 72 mètres de profondeur, il a constaté dans les plâtres un courant souterrain très rapide , qui faisait osciller les instrumens. Ce sondage a en outre présenté le phénomène d'un dé-

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boné, qui a duré plusieurs jours, et qui fut même tellement fort que les ouvriers furent obligés de

suspendre entièrement leur travail le premier joq)ar.rmi

les puits forés à eau jaillissante que

M. Degousée a établis , nous citerons particulièrement : Celui qu'il a fait chez M. Cuvillier, à Fontès , canton de Lillers , département du Pas-deCalais, dont il vient d'être parlé page 415. 21). Les trois puits percés à Saint-Gratien, près de l'étang d'Enghien, dans la propriété de M. Péligot, ancien administrateur des hospices de Pa-

ris. Ces trois puits, de 15, 16 et 17 mètres de profondeur, ont été percés en vingt-cinq jours; ils donnent chacun plus de 120 litres d'eau par minute; ils ont coûté, au total. 935 francs : ils sont destinés à alimenter et rafraîchir l'étang d'Enghien , dont les eaux sont quelquefois si chaudes en été, qu'on a vu souvent le poisson y

périr entièrement. 30. Le puits artésien de Saint-Hubert, près de Béthune, chez madame de Lamarre , percé en dix-huit jours, et donnant, de 58 mètres de profondeur, une belle fontaine jaillissante de 1in,35 au dessus du sol. 4°. Le puits fait au château de madame la ba-

ronne Olivien , près Aire, dont l'eau jaillit de

35 mètres de profondeur à 101,54 de hauteur au dessus du sol. 5°. Le puits de la place Saint-Gratien , à Tours.

Ce puits est le plus important et le plus remarquable de tous ceux que M. Degousée a percés. M. Jacquemin , de la Société d'agriculture du T. FIJI, 6e. Mg% 1830,

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