Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 61]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

120

MA.CRINES ET CHAUDIÈRES

Les ingénieurs des mines et les ingénieurs des ponts et chaussées s'empresseront de rivaliser de zè!e et d'activité avec les autorités locales pour la surveillance des appareils à vapeur. Ils doivent, au premier avis que la voix publique leur donne d'un accident, se transporter sur les lieux, dresser un procès-verbal circonstancié, et le transmettre immédiatement au préfet, en y joignant des propositions positives et motivées sur les mesures à prendre. 1Vlais il s'agit bien moins d'obtenir la réparation des accidens ( car heureusement ils sont en petit nombre ) de chercher des leçons pour Pavenir dans la description des causes qui les ont produits , que de veiller assidument à ce que les accidens ne puissent arriver. Les ingénieurs des mines , et, à leur défaut , les ingénieurs des ponts et chaussées, doivent donc, indépendamment de la visite annuelle, qui>est obligatoire, et de celles que le préfet pourrait leur ordonner, ne point négliger d'inspecter les établissernens où il existe des machines ou des chaudières à vapeur, aussi fréquemment que les autres fonctions dont ils sont chargés peuvent le leur permettre. Cette inspection doit être plus habituelle à l'égard des appareils qui à raison de leur vétusté, de la haute pression de la vapeur employée, de leur position dans des lieux très habités, ou du peu d'instruction des propriétaires exigeraient une surveillance plus spéciale de la part de l'Administration. Toute visite de l'ingénieur est constatée par un procèsverbal dans lequel il énonce les objets qu'il a examinés et

le résultat de leur examen. Il observe avant tout si la solidité de la chaudière ou des tubes bouilleurs n'a pas cessé d'être suffisante, si l'alimentation se fait d'une manière convenable, et s'a ne peut résulter aucun danger de

la disposition du foyer. Son attention ensuite se porte

principalement sur les objets suivans, savoir : la charge et le jeu des soupapes de sûreté, le jeu du flotteur, l'état des rondelles fusibles, des timbres et des manomètres, celui des robinets ou des tubes indicateurs du niveau de l'eau dans la chaudière, la régularité du' chauffage, l'absence des fuites, l'influence des fuites lorsqu'il en existe, l'entretien de propreté à l'intérieur de la chaudière, la durée des périodes d'activité de l'appareil, la régularité du jeu de la machine,

A VAPEUR.

lot

le rapport de sa puissance habituelle avec les besoins des ateliers où elle est placée (afin de s'assurer s'il n'y ajamais Lieu

par le propriétaire à forcer la tension de la vapeur en l'absence de la surveillance administrative ), enfin les conditions particulières qui peuvent avoir été insérées dans chaque permission, telles que celles relatives soit à la capacité , à la disposition et à l'isolement du local où l'appareil est placé , soit à la position et à l'épaisseur des murs de défense. Lorsque l'ingénieur conçoit des doutes relativement au bon état d'une chaudière à haute pression, il en développe les motifs dans son procès-verbal de visite , et il provoque une décision du préfet, qui en ordonne Pépreuve à l'aide de la presse hydraulique. Cette épreuve, à laquelle l'ingénieur préside, a lieu au moyen d'une pression égale à celle que la chaudière a subie lorsqu'elle a été timbrée ; dans ce cas, comme dans celui de Pépreuve primitive , le pro-

priétaire de la chaudière est tenu de fournir la presse et la main-d'oeuvre que l'opération exige. Rien ne s'oppose d'ailleurs à ce qu'en remplacement de la presse ordinaire d'essai, le propriétaire fournisse une pompe foulante quelconque, telle quo. la pompe alimentaire de la chaudière

pourvu que l'emploi en ait été rendu facile et que l'effet en soit suffisant.

Lorsqu'il s'agira de vérifier l'état d'une chaudière en fonte, qui serait munie de tubes bouilleurs en tôle ou en cuivre, l'épreuve aura lieu sous une pression quintuple de la pression habituelle, à moins que le propriétaire ne préfère que les tubes bouilleurs soient démontés , afin qu'on puisse les éprouver séparément, et en les soumettant seu-

ment à la pression triple. /1 est inutile d'ajouter que, pour chaque chaudière, l'épreuve de vérification doit être renouvelée toutes les fois quelle est jugée indispensable.

Si , en faisant la visite d'un établissement, Pingéuieur remarque quelque contravention, il la constate dans son procès-verbal, et il donne au préfet un avis motivé sur les mesures qu'il est convenable de prendre. S'il résulte un danger imminent de la contravention, Pingénienr en réfère immédiatement à l'autorité chargée de la police locale , afin que celle-ci puisse agir par urgence et pourvoir