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Paris le 27 août 1828 (40)
[Ecrit sur lé côté : Ecrivez moi à Paris en septembre j'y viendrai tous les mardi ma belle mère étant de retour à Villiers]
J'ai reçu mon cher Beaumont votre lettre du 15 août qui m'a fait beaucoup de plaisir car par suite de votre excursion lointaine il y avoit longtemps que je n'avois eu de vos nouvelles. Les détails que vous me donnez sur vos observations relatives à la constitution des Alpes, quoique nécessairement très succincte, m'ont grandement intéressé, surtout ayant tant pratiqué la plus grande partie des mêmes cantons que vous venez visiter. Je suis depuis longtemps préparé à adopter vos idées sur l'identité de formation entre les terrains des deux cotés de la chaine vers le petit St Bernard, c'est à dire de la Savoie et du Piémont. J'avois remarqué, dès l'époque de mon mémoire sur la Tarentaise, que les mêmes roches se continuoient des deux côtés, avec cette différence qu'en Savoie il y avoit des [?] et des schistes, et non en Piémont. Depuis dans l'examen des roches granitoides des Alpes, j'avois rapproché le granite du Mont Blanc des schistes talqueux [Levin ?] ou de la Roche et des roches talqueuses feldspathiques si (albitiques) si fréquentes dans la vallée d'Aoste et à [logne ?]. Je n'ai pas été plus loin aujourd'hui, pour les calcaires vous les rapportez tous à l'époque des lias... Vous savez que je ne suis pas encore entièrement convaincu de ce rapprochement sinon pour quelques uns ; mais je suis au moins fortement ébranlé, surtout par vos rapprochemens de fossiles. Il faudra pour m'achever que, soit dans vos journées de stations, soit à votre retour vous mettiez sur le papier tout l'ensemble de vos idées, non seulement