Annales des Mines (1828, série 2, volume 4) [Image 39]

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DU SYSTkIVIE DES VOSGES.

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TERRAINS SECONDAI RES

OU de véritables montagnes formées de grès des 'Vosges. y a cependant quelques localités, telles que les environs de Plombières et de Sarrebruck, où le grès des Vosges n'atteignant qu'une faible hantent', le grès bigarré le recouvre jusque sur les points les plus élevés. Ce n'est qu'en un de ces

points, au midi de Sarrebruck, sur la route de Forbach à Sarguemine , que j'ai pu voir le contact immédiat des deux formations. Le grès bigarré reposait, à stratification discordante, sur le grès des Vosges, et présentait, dans sa partie inférieure, plusieurs lits de rognons de dolomie. La partie inférieure du grès bigarré est composée d'un grès a grain fin, le plus souvent d'un rouge amaranthe , renfermant de petites paillettes de mica disséminées irrégulièrement. Ces couches

sont fort épaisses, et fournissent partout de très-belles pierres de taille. En s'élevant davantage

dans la formation, on trouve des couches phis minces, qui sont exploitées pour faire des meules

à aiguiser. Plus haut encore, on en trouve de très-minces et très-fissiles, qu'on exploite comme dalles pour paver les maisons, et comme ardoises pour les couvrir. Ces couches doivent leur fissi-

lité à un grand nombre de paillettes de mica, qui sont constamment disposées dans le sens de là division schisteuse. Ces mêmes couches deviennent souvent très-peu consistantes, et passent même à une argile bigarrée, qui est employée comme terre à brique; lorsqu'elles ont cette consistance terreuse , elles présentent fréquemment

des niasses de gypse, qui me paraissent correspondre exactement au second gypse de la Thuringe. Ces couches supérieures du grès bigarré

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présentent très-souvent, comme les inférieures, une couleur d'un rouge amaranthe ; mais elles présentent, plus fréquemment que ces dernières, des taches d'une couleur gris bleuâtre, qui

s'y trouvent souvent en assez grande 'abon-

dance et d'une assez grande étendue pour former la couleur dominante. Le grès bigarré présente, surtout dans ses couches supérieures, un grand nombre d'empreintes végétales ; celles qui sont les plus abondantes sont rapportées par M. Adol-

phe Brongniart au genre calamites. Dans les carrières de Domptait, le grès bigarré présente un banc pétri de moules de coquilles, dont plu-

sieurs' appartiennent à des genres et même à des,

espèces qui lui sont communes avec le musch.e lka lk

Les assises les plus élevées de la formation du grès bigarré présentent souvent des couches peu épaisses de calcaire marneux ou de dolomie, qui sont le commencement de la formation du muschelkalk. A mesure qu'on s'élève, ces couches deviennent plus rapprochées et finissent par remplacer entièrement le grès : alors commence la série de couches calcaires qui constituent la formation à laquelle les géologues allemands ont donné le nom de muschelkalk, et que M. Brongniart désigne par celui de calcaire conchylien. Même clans les lieux où les couches inférieures de cette fOrmation sont composées de dolomie, les couches qui composent sa niasse principale

m'ont toujours présenté d'autres caractères; et dans le petit nombre de localités où elles sont fortement magnésifères , et où, d'après les analyses faites sous les yeux de M. Berthier, dans le