Annales des Mines (1828, série 2, volume 3) [Image 128]

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ANALYSES

SUBSTANCES 'MINÉRALES.

nent aussi très-fréquemment de l'acide phosphorique, sur-tout ceux qui proviennent des terrains calcaires , et qui, à cause de cela, donnent ordinairement du fer cassant à froid. 11 paraît que cet acide y existe combiné tantôt avec foxide de fer et tantôt avec de la chaux. Outre les substances que je viens d'indiquer, j'ai à en .faire connaître d'autres que j'ai rencon-

trées récemment dans plusieurs minerais en grains.

J'ai remarqué que, dans plusieurs de ces minérais provenant des départemens de la Champagne, de la Bourgogne et de la Lorraine, il y a des grains qui agissent sensiblement sur le barreau aimanté, et que l'on peut même enlever par

ce moyen. Dans la plupart des minérais il n'y en a que très-peu, souvent moins de

mais

dans quelques-uns, tels que ceux de Narcy, près Saint-Dizier, et d'Aumetz , département de la

Moselle, il s'en trouve près de to pour

Les

grains magnétiques ne diffèrent en rien de ceux qu'ils accompagnent par leur aspect, leur forme ou leur grosseur; mais j'ai reconnu qu'ils contiennent en mélange intime un composé de silice, d'alumine et de protoxide de fer, auquel ils doivent leur vertu magnétique. Ce composé est analogue à l'espèce que j'ai nommée chamoisite , mais non pas identique.

Voici comment j'ai procédé à l'analyse, et

quels sont les résultats que j'ai obtenus: J'ai traité la matière porphyrisée par l'acide muriatique concentré parfaitement pur : elle s'est facilement attaquée, et quand elle a été completement décolorée , j'ai étendu la liqueur de beauCOUR d'eau bouillie , et j'ai introduit peu à peu

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dans la dissolution du sous-carbonate de soude jusqu'à commencement de précipité rouge ; j'ai laissé le dépôt se former spontanément, et j'ai filtré quand la liqueur s'est trouvée completement décolorée. Le précipité contenait tout le peroxide de fer et une petite quantité d'alumine. Pour doser le protoxide de fer qui restait tout entier dans la dissolution, j'ai fait bouillir celle-ci avec de l'acide nitrique pour suroxider le fer, et j'ai

précipité le peroxide qui s'est formé et le reste de l'alumine par le moyen de l'ammoniaque. La partie du minérai insoluble dans l'acide muriatique était blanche et semi-gélatineuse; elle se composait, en général, d'un mélange d'argile, de grains de quarz et de silice en gelée provenant du silicate magnétique. Pour déterminer la proportion de la silice, j'ai calciné le résidu, je l'ai pesé, je l'ai fait bouillir avec une dissolution de potasse caustique, qui a clissons toute la silice sans attaquer le quarz et l'argile, j'ai lavé, calciné

de nouveau, et j'ai eu la proportion de la silice par différence de poids. Il m'est arrivé souvent de ne trouver que trèspeu de protoxide de fer, ou même de n'en pas trouver du tout, dans des grains très-fortement magnétiques; mais alors la présence de la silice gélatineuse dans la partie insoluble dans les acides a toujours démontré l'existence dé mino- silicate de fer. J'ai remarqué que ces grains perdent leur vertu magnétique par la calcination

en vase clos, tandis que ceux qui. donnent du protoxide de fer avec l'acide muriatique agissent à peu près aussi fortement sur le barreau, après

qu'ils ont été calcinés, que dans leur état naturel. Je me suis facilement rendu compte de. ces