Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 296]

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EUR LA Ce.OLOGIE

DE LONSLESAUNIER.

Disposition géographique des terrains de la' jinmation du calcaire à gryphiites. On a vu par ce qui précède . que la contrée

de Montaigu, sur le col qui sépare le bassin de Lons-le-Saunier de celui de Macornais , on découvre des bancs de calcaire à gryphytes dirigés sur onze heures de la boussole et inclinés de 59 degrés à l'est ; si l'on descend à Lons-le-Saunier suivant leur direction, ces bancs disparaissent d'abord sous des vignes, puis ils se remontrent sur la route au-dessus, d'une épaisseur de 25 à 30 centimètres de calcaire sans gryphytes , à veines arénacées ; ou aperçoit, à quatre-vingts pas vers l'ouest, dans les vignes qui cachent des marnes irisées, un affleurement de calcaire cloisonné qui se distingue de fort loin par sa couleur, plus blanche que celle des roches qui l'environnent.

dont je m'occupe ne montrait en aucun point les premières couches de cette formation ; le terrain sur lequel elles reposent, s'y trouve enseveli à une trop grande profondeur pour qu'on puisse le reconnaître. Les terrains du calcaire à gryphytes forment, en général, au pied du premier plateau du Jura, le fond de toutes les vallées, la plupart des coteaux peu élevés, arrondis et cultivés jusqu'à leur sommet, et la base de toutes les côtes et inCOÂII/leS.

Lorsqu'ils ne sont pas recouverts par les ter-

rains d'une autre formation, ils se trouvent presque toujours masqués par les alluvions qui remplissent lé fond. des vallées et par la terre vé.

gétale. Il en résulte que leur étude présente beaucoup plus de difficultés que celle des terrains supérieurs, dont les nombreux escarpemens dévoilent promptement à l'observateur

l'allure et la composition des couches. Ce n'est qu'en l'approchant un grand nombre d'observations partielles que l'on peut parvenir à les décrire complétement. Je n'entreprendrai pas de retracer ici toutes celles qui m'ont conduit aux résultats que je fais connaître; mais je me propose d'indiquer les principales, et les localités qui offrent les faits géologiques les plus curieux. Sous ce rapport, le bassin dans lequel est située la ville de Lons-le-Saunier doit le premier fixer l'attention. Au midi de la ville, et à une portée de fusil

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On découvre donc là un point de jonction

du calcaire à gryphytes et des marnes irisées. De ce point, descend vers la ville un coteau étroit, composé des mêmes couches, dont la direction éprouve des déviations accidentelles, et qui vont se perdre sous la prairie derrière la caserne. Je ferai remarquer en passant que cet édi-

fice, quoique fort moderne, menace ruine;

parce que ses fondations reposent sur des marnes irisées, et que l'on n'y a probablement pas établi un grillage solide. Si du même point dont il vient d'êtrequestion on porte la vue sur la côte de Pimont , de l'autre côté de la ville, on découvre toujours dans la

direction principale des couches, entre la tour et le chemin de Villeneuve, une crête de bancs de gryphytes peu saillante, qui sort de la prairie, s'élève jusqu'au sommet de la butte et descend sur le revers opposé dans le village de Villeneuve.