Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 291]

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SUR LA 'GÉOLOGIE

DE LONS-LE-SAUNIER.

caractères distinctifs des formations, les terrains primitifs offraient infiniment plus de facilité à

constater que l'es faits, l'observateur, naturellement porté à remonter aux causes premières de tout ce qui le frappe, ne peut se défendre d'une méditation profonde et souvent très-prolongée. M. Brongniart a parcouru en 1817 une assez grande partie de la chaîne du Jura, sous le point de vue géologique, et publiera probablement le résultat de ses observations; mais comme il n'a

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l'étude que les terrains secondaires ; je crois n'être pas le seul qui ait remarqué que si nous avions d'excellens préceptes sur les premiers

les géologues ne nous avaient rien fait connaître de bien satisfaisant sur les seconds. Je pense que la principale cause de cette dif-

ficulté tenait à la parfaite ressemblance qui existe fréquemment , dans les terrains secon-

daires, entre des roches situées à de très-grandes distances géologiques, et par suite à la confusion qui en résultait de plusieurs formations absolument différentes. Depuis que la considération des fossiles dans les caractères distinctifs des terrains a conduit MM. Brongniart et Cuvier aux beaux résultats

que renferme leur mémoire sur la géographie minéralogique des environs de Paris, un grand nombre de géologues ont pris cette route nouvelle , et il n'y a pas de doute que leurs pas mieux assurés ne les conduisent beaucoup plus promptement au but que l'on se propose en géo-

logie, qui est. de connaître la position relative de toutes les masses minérales de la surface du globe auxquelles l'homme puisse atteindre. Les montagnes du Jura, excessivement riches en fossiles très-variés, sont peut-être, de tous les sites géologiques, le plus propre à être envisagé sous ce point de vue ; des traces irrécusables des plus affreux bouleverseniens prédu sentent en outre, à chaque pas, désordre et du chaos ; des ruptures, des renversemens de couches, des affaissemens de montagnes entières causent un tel étonnement, que, malgré la résolution la mieux prise , de ne

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pas visité les environs de Lons-le-Saunier, je vais.

essayer de faire connaître la constitution géologique de cette contrée.

Pour faciliter l'intelligence de ce mémoire, voici l'ordre que je suis : Je commence par distinguer les grandes formations ; je développe la composition de chacune d'elles, en partant des masses les plus basses, géologiquement parlant, et en les suivant par ordre de _hauteur jusqu'à celles qui couronnent la contrée dont je m'occupe 3 jè fais connaître leur disposition géogra-

phique; et quoique je n'aie point pour but de faire une géographie minéralogique, j'indique cependant la nature du sol dans différentes localités , afin que l'on puisse vérifier aisément les faits que .j'avance; je terinine ce mémoire en

signalant quelques erreurs adoptées jusqu'ici, sur la composition de la chaîne du Jura. Le mot formation ayant reçu une extension

différente, dans plusieurs circonstances, je crois nécessaire de prévenir que j'applique cette dénomination à tout système de masses minérales,

quelles que soient leur nature et leur étendue, dont la disposition respective prouve qu'elles ont été formées par une succession non interrompue des mêmes causes. Des observations nombreuses, que plusieurs années de résidence à Lons-le-Saunier m'ont mis