Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 21]

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8I7R LÀ MINE DÏTAIN

Au moyen de la tranchée précédente; et did plusieurs autres transversales, nous avons reconnu que l'épaisseur du sable quarzeux qui recouvre la côte granitique dans la partie où se trouvent les veines, varie entre i et 4 décimètres au plus. Des essais à la sebile nous ont appris que ces sables sont tous plus pu moins stanniférés et

que les plus riches recouvrent immédiatement le sol ( ce qui résulte de la plus grande pesanteur spécifique de grains métalliques ), et près

de la limite de la portée des vagues. Pour acquérir une idée plus positive de la richesse de ce sable, nous en avons recueilli dans divers points une assez grande quantité qui a été lavée. A cet effet, nous avons choisi à sa proximité un emplacement convenable pour établir une caisse allemande. La tête de cette caisse communiquait par le moyen d'un petit canal en bois

avec un réservoir pratiqué entre les rochers

voisins. Ce réservoir, disposé de manière à être rempli par le .flux, même dans les quadratures ou petites

marées, pouvait contenir l'eau nécessaire au lavage peniant 8 heures, c'est-à-dire d'une marée à l'autre. Une vanne placée devant la bonde de la digue en p%iiche du réservoir, donnait le moyen d'en régler la dépense. L'extrême rareté des galets et du sable au bord de la mer, nous a convaincus qu'il y aurait de l'imprudence à fonder sur ce minéral d'alluvion des espérances et des spéculations qui ne manqueraient pas d'être déçues. La mer lave, à la vérité, le minéral qu'elle a arraché de son gîte, et le concentre dans une

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plus petite quantité de matières hétérogènes; mais sa reproduction doitêtre bien lente, puisque dans une seule campagne et avec un seul laveur bous avons extrait plus d'un quart de ce minéral que des siècles y avaient amassé. L'existence de ce sable sur la partie granitique de la côte, s'explique facilement par la présence des veines d'étain; mais il n'est pas aussi facile de concevoir la formation du sable qui se trouve au pied des roches schisteuses en plusieurs en-

droits, et notamment à Port-au-Loup, situé à une demi-lieue nord-est de Penhareng. L'extrême ténuité des particules d'étain, et des gemmes (I) qui se trouvent dans ces différens gise mens, et la pauvreté de ces sables, pour-

raient faire croire que l'étain arraché par la mer des roches granitiques qui le renferment a été transporté par elle à ces différens endroits; mais deux raisons s'opposent à admettre cette expli-

cation. La première est qu'il existe de grands

intervalles dépourvus de minerai entre /es différens gisemens ; la deuxième est que le courant littoral sur la côte méridionale de la Bretagne, va du nord au sud, et doit par conséquent contrarier les alluvions méridionales. D'après cela il nous paraît probable qu'il existe des veines stannifères dans le terrain schisteux ; ruais elles doivent y être très-rares, et en quel-

que sorte la fin du gisement de Penhareng.

(s) Nous employons ici le mot générique de gemme, parce que l'altération des formes cristallines clic peu de moyens

que nous avions à notre disposition pour les essais, n'ont pas

permis de déterminer les espèces auxquelles elles appartiennent. Nous croyons qu'il existe des zircons des corindons, des cymophanes et des grenats.