Annales des Mines (1832, série 3, volume 2) [Image 27]

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MACHINES A FEU

conséquemment une température plus élevée et une absorption plus complète de la chaleur produite, dans le développement donné au travail expansif de la vapeur, et dans son emploi à des pressions très-supérieures à celle de l'atmosphère. M. Taylor réfute d'abord les doutes et les objections qui se sont élevés relativement aux relevés mensuels du travail exécuté par les machines de Cornouailles (Monthly duty papers). Ces objections sont d'abord que les relevés sont faits ,,4ins soin et par des personnes intéressées qui veulent faire paraître les machines meilleures qu'elles ne sont, et ensuite que l'eau fournie par les pompes n'est pas mesurée ni pesée, mais calculée, d'après la longueur et le diamètre des corps de pompe, ce qui donne un résultat inexact, parce que les clapets perdent l'eau et que les pompes aspirent quelquefois de l'air. M. Taylor prouve que la première objection est dénuée de toute espèce de fondement. Quant à la seconde, il observe qu'on continue de suivre la méthode indiquée d'abord par M. Watt, pour mesurer le mérite comparatif des machines à feu; que M. Watt n'ignorait pas les pertes d'eau qui ont eu lieu dans le jeu des pompes ;.mais qu'il

voyait aussi que, malgré tout cela , c'était une bonne méthode pratique pour comparer des machines, faisant mouvoir des pompes, qui seraient, après tout , dans des circonstances semblables, et qu'ainsi l'objection ,quant à leurs rapports entre

elles, n'aurait que peu de valeur (voyez- la note qui suit cet extrait). M. Taylor emprunte à l'ouvrage de M. Farcy, sur les machines à vapeur, les résultats qui se rapportent au travail utile des machines à l'époque rapprochée de leur inven-

EN ANGLETERRE.

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tion ; ceux relatifs aux dernières périodes sont fondés sur ses propres expériences ou lui ont été fournis par des personnes familières avec ce sujet, et ont été comparés avec les relevés mensuels publiés en Cornouailles. La plus grande différence observée, c'est que, dans les puemiers temps , les machines atri-iosphé-

riques faisaient un travail de 5,000,ocal-:: livres avoir-du-poids d'eau élevées à un pied par boisseau

de houille brâlée , tandis qu'en 1828 le travail d'une machine construite par le capitaine Samuë1 Grose , à Wheal-Tovvan en Cornouailles,

était de 87,000,000 élevées à un pied , ou en d'autres termes, qu'une série d'améliorations a rendu.

possible de tirer d'un boisseau de houille le

même travail qui était fourni originairement par 17 boisseaux. Ce grand progrès n'a pas eu lieu tout d'un coup ou en peu de temps; ce n'a pas été l'ouvrage d'un seul individu, quoique des progrès considérables soient dus à quelques-uns. On doit plus à l'expérience pratique qu'aux iecherches scientifiques ; car , bien que les deux

qualités aient été heureusement réunies dans quelques hommes qui ont puissamment contribué à améliorer ces machines ; tels sont Smeaton ,

Watt, Woolf et autre; : cependant quelques-uns des progrès les plus marqués ont été faits dans les mains de ceux qui ne s'occupaient que fort peu de théorie et d'investigations abstraites. Voici les faits recueillis placés dans l'ordre chronologique. 1769.

M. Smeaton calcule le travail de quinze machines atmosphériques tra-