Annales des Mines (1830, série 2, volume 7) [Image 91]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

174

BASSIN SECONDAIRE

si on pouvait admettre pour elles une aussi haute

antiquité, il serait plus naturel de supposer qu'elles sont l'ouvrage des Gaulois plutôt que celui des Romains, qui n'occupaient les Gaules qu'en conquérons, et qui d'ailleurs, comme on sait, ne se sont que peu ou point occupés d'exploitation. Ce qui tendrait à nous confirmer dans cette idée, c'est ce que César dit des Gaulois au livre III, chapitre XXI de ses Commentaires. Il parle

de leur habileté à miner la terre , et .l'attribue avec raison ,à l'habitude qu'ils avaient d'exploiter

des mines dans beaucoup de lieux; ce qui l'engageait à les préférer aux Romains dans les attaques des villes qu'il fallait miner. Voici ce passage :

liii (Sotiates ), alias eruptione tentatei, alias cuniculis ad aggerem vineas que actis, cujus rei sunt longè peritissind 211 quitani , propterea quod ,

Des anciens travaux

Taillis locis apud eos cerarice secturce suit, etc., etc.

Les anciens travaux qui ont été faits à Alloue PLI V) paraissent l'avoir été à ciel ouvert et souterrainement : i (% des traces d'anciennes tranchées se

montrent depuis la Basse-Lande jusqu'à la Renaudie, et on peut considérer comme dus à la même cause les mouvemens de terrains qui se remarquent au bas de la Boissière et qui vont vers

le prétendu camp des Romains; 20. des travaux souterrains ont été reconnus sur le coteau des Montagris et sur celui de Beaumont. Sur le premier coteau, des traces -de quatre vieux puits disposés sur une même ligne, des enfoncemens

du terrain supérieur sur le versant ouest, des déblais répandus en abondance sur le versant est, et que n'avait encore recouverts aucune pelouse, étaient des preuves évidentes de ces travaux, qu'ont d'ailleurs traversés les nouvelles

DU SUD-OUEST DE LA FRANCE.

175

fouilles exécutées au même lieu. A Beaumont, on ne voyait au jour aucun indice bien prononcé des anciennes exploitations, quoiqu'elles eussent cependant été beaucoup plus considérables que celles des Montagris : ce n'est que par les nouveaux travaux qu'on a reconnu ces dernières. Elles consistent en vastes galeries, qui s'étendent dans la direction du vallon de Loumède , qui présentent une suite de chambres dont la hauteur varie de orn,8 à 2 mètres, et qui sont séparées les unes des autres par des massifs de 2 à 4 mètres d'épaisseur; en une galerie transversale inclinée, qui servait à l'écoulement naturel ou artificiel des eaux; enfin en plusieurs puits, percés sur la longueur et aboutissant au jour. Toutes les galeries sont voûtées, comme si elles avaient été pratiquées au moyen du feu; elles sont en grande

partie comblées de déblais et argiles, dans lesquels on a trouvé quelques bois charbonnés, des pelles

du genre de celles des charbonniers, des débris

de poterie, mais aucun instrument de fer ou de cuivre. Elles présentent une développée de

15o mètres de longueur sur 6 à 8 mètres de largeur moyenne. Les puits sont un peu inclinés, quelquefois très rapprochés, toujours ronds et de t mètre de diamètre; ils paraissent avoir servi soit à rechercher le minerai, qu'on suivait ensuite par les galeries, soit à activer l'airage. Les vieilles chroniques ne contiennent absolument aucun document sur l'ancienne exploitation d'Alloue; il n'existe non plus dans le pays aucune tradition qui puisse faire conjecturer à quelle époque elle était en activité. Il est probable toutefois que cette époque n'a pas dû être dif-