Annales des Mines (1829, série 2, volume 5) [Image 271]

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OSSEMENS HUMAINS FOSSILES

qui avait aussi recueilli un assez grand nombre d'ossemens , j'observai les faits suivans. La caverne est entièrement comblée par le terrain de transport auquel M. Buckland a donné le nom de diluvium. Il n'existe pas le moindre vide entre ce terrain et la voûte de la caverne circonstance remarquable en ce qu'elle s'oppose à la supposition que des objets modernes au-

raient pu y être introduits, comme cela est arrivé dans certaines

cavernes dont l'accès est libre et facile. On ne peut avancer dans celle-ci qu'a mesure qu'on enlève les terres qui en remplissent l'intérieur. Ce chluvium est moins rouge et moins argileux que celui de la caverne de Lunel-Vie!; il acquiert. dans certains points, la solidité du tuf, et rend, par 'cela même, le travail extrêmement pénible. On y remarque quelques galets de calcaire jurassique, de silex d'eau douce et des fragmens anguleux d'un assez gros volume du même calcaire qui forme la caverne. Les ossemens y sont disséminés à toutes les hauteurs; cependant, on a remarqué jusqu'à présent qu'ils étaient en plus grand nombre dans les parties moyennes. J'ai trouvé moi-même un cubitus d'hyène, un canon d'aurochs, plusieurs ossemens de cerf, et un gi-and nombre de fragmens d'os portant les marques évidentes des dents d'hyène, dans la partie supérieure du diluvium , immédiatement au dessous de la voûte et enfouis à une profondeur de 15 à 18 centimètres seulement. M. Dumas m'a fait observer que le sol primitif de la caverne, celui que le diluvium a recouvert, est formé d'une espèce de ciment sableux et tuface, résultant du détritus de la roche de la caverne. Ce ciment, qui a environ 0,020 mètres

DES CAVERNES.

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d'épaisseur, est pétri d'ossemens rongés et d'album Ë,7oeclun extrêmement brisé. Il semblerait m'observait M. Dumas , qu'il a été piétiné par les

hyènes qui ont habité cet antre resserré. Une longue exposition aux influences atmosphériques

et l'humidité que les eaux pluviales ont pu entretenir dans ce lieu, avant l'introduction du terrain de transport, peuvent encore rendre raison de cette particularité. Au dessus de cette couche de ciment et dans le diluvium , les excrémens d'hyène sont entiers et très bien conservés ; plusieurs de ces boules sont encore en connexion et adhérentes entre elles. Les ossemens que l'on rencontre avec celles-ci sont aussi plus entiers; mais presque tous sont rongés. On rencontre des fragmens de poterie dans les parties les plus basses et

dans les parties supérieures de ce terrain de transport, dont la plus grande épaisseur est de

mètres. Cette circonstance, indiquée par M. Dumas, m'ayant paru mériter un rigoureux examen, 4

j'ai voulu m'en assurer moi-même; après avoir fouillé quelques instans , j'ai recueilli un morceau de poterie, tout à fait au fond de la couche, adhérant même au ciment dont j'ai déjà parlé, et à peine à 8 ou Io centimètres au dessus de la roche qui forme le plancher de la caverne. Quant aux ossemens humains qu'on y avait recueillis comme ils n'avaient point été remarqués , on n'a

pu me donner aucun renseignement précis sur leur gisement; cependant M. Dumas m'a montré une dent; qu'il se rappelait avoir trouvée clans le ciment avec les os et les excrémens brisés , j'ai reconnu évidemment dans cette pièce une moaire humaine provenant d' un sujet adulte. Quoi qu'il en soit, si l'on considère que les cir-