Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 303]

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Armes blanches.

suit LES PRODUITS MÉTALLURGIQUES

mandent en général par la qualité de la matière, par des formes convenables, et par la modération dés prix. Des lames de sabre damassées sont exposées' par M. Treppoz, coutelier à Paris, et par MM. Leclerc et Dequerme, déjà cités au sujet' de l'acier. M. Dida , à Paris, présente des casques exécutés en laiton doré, objets d'armement, dont le mérite ne pourra être déterminé que par des épreuves faites dans le département de la Guerre. MM. Coulaux aîné et compagnie, à Molsheim et à Klingenthal (Bas-Rhin ), exposent des cuirasses dont le mérite est déjà constaté, ainsi que le prouve une lettre du. Ministre de la guerre, en date du 1827. Il s'agissait de trouver une matière ou étoffe de fer et d'acier, propre à la fabrication des cuirasses. Le poids était fixé à 17 livres pour chacune , le plastron seul étant dur poids de i 2 livres et demie ; ces cuirasses devaient résister au choc de la balle, à une distance de 4o mètres. Parrni de nombreux concurrens , MM. .Coulaux seuls ont fourni une étoffe qui remplit toutes les conditions exigées. Dans les épreuves ordonnées par le Ministre de la guerre, les cuirasses qu'ils fabriquent ont très-bien ré-

sisté au choc des balles de calibre, même à la distance de 3o mètres. Chacun des plastrons a été frappé de cinq coups de balle, et aucun n'a

Armes à feu.

été traversé; on voit à l'Exposition ces cuirasses, dont on admire en outre la belle exécution et le poli M. Lepage, à Paris, expose un grand nombre de belles armes à feu parmi lesquelles on distingue les objets suivans : un fusil tournant , à quatre

coups, présente une disposition nouvelle; un

DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE.

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fusil double porte une platine qui. se: trouve à

,;l'abri de l'eau et du feu ; dans une carabine double,

on voit un cylindre à cinq charges , avec une seule détente: c'est une arme que l'on charge . sans baguette; une carabine simple et une paire

de pistolets sont également pourvues de cylindres à cinq charges ; une autre paire de pistolets offre

des canons en acier fondu; une paire d'espingoles porte deux canons à orifices elliptiques. .Toutes ces armes sont exécutées avec une rare précision. Les fusils ou carabines, au nombre de douze, sont en général des armes à percussion, dont les canons sont rayés en spirale. Une seule

des armes exposées est un fusil à pierre , dont l'exécution ne laisse rien à désirer: ce fusil appartient au Roi. M. Renette, à Paris, déjà cité au sujet des limes et des outils, présente six canons de fusil doubles qui sont damassés avec une parfaite régularité,

et trois fusils doubles, à percussion, dont les

canons, également damassés, présentent d'agréables dessins. Ces canons, composés de rubans de

fer et d'acier, offrent une grande résistance, à cause du soin et de l'adresse avec lesquels on dispose les lames de métal, soudées ensemble pour les former. Un semblable canon double, damassé,

qui pèse î liilogramme,5, est le résidu de i6 logrammes,5 de métal , que l'on emploie pour le fabriquer. C'est à l'école de M. Renette que se sont formés la plupart des fabricans de canons damassés. Dans les fusils qu'il expose, les canons recouvrent les platines, afin que ni la flamme,

ni l'eau.lie puissent pénétrer dans le. bois par les joints;. les plus... habiles arquebusiers ont adopté cette nouvelledisposition.