Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 288]

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DE L'INDUSTRIE Fn ANÇAISE.

SUR LES PRODUITS MÉTALLURGIQUES

cannelé, dit acier à pignons, pour les horlogers,

tringles, soit rectangulaires, soit rondes, soit ovales, pour les pendules, poinçons de découpoirs, et autres objets analogues. Cette fabrique existe en France depuis trente ans ; mais elle y est encore la seule de son genre. La préparation des verges et fils d'acier fondu, quoiqu'elle soit

bornée par un usage peu répandu, s'y élève à oo quintaux métriques par année. La beauté des ouvrages en acier fondu prouve que M. Mignar(l.Billinge possède l'art de fabriquer d'excellentes filières, puisqu'elles sont capables de façonner une matière si dure. M. Fouquet, à Rugies ( Eure ), expose des fils de fer et des fils de laiton, de diverses grosseurs.

Ce fabricant a établi, depuis quatre ans, dans

plusieurs communes du même département, des ateliers de fonderie, de laminage et de tréfilerie, pour la préparation du fil de laiton et du fil de fer, qu'il emploie ensuite dans ses fabriques d'épingles, situées à Rugies; la bonne qualité de ces produits est attestée par la réputation dont jouissent dans le commerce les épingles et les clous, que le même fabricant répand en France et chez l'étranger. M. Duval, à la Gouberge ( Eure), présente du fil de laiton, bien fabriqué. M. Rousset , à Paris, expose des cordes métal-

liques pour instrumens de musique, produits qu'il prépare à la filière. On tirait cette marchandise des pays étrangers, avant que M. Rousset

en eût perfectionné la fabrication, comme il l'a fait depuis l'Exposition de 1823 : c'est ce qu'attestent plusieurs certificats.

MM. Leclerc et Dequenne, à Raveau ( Nièvre),

présentent des fils d'acier qui sont propres à la

fabrication des aiguilles. Après les produits des tréfileries, on peut citer

comme une preuve de la flexibilité des fils métalliques, les ouvrages que M. Courtier, de Paris, exécute avec le fil de fer, tels que peignes pendules , cottes-de-maille et ressorts de sacs. MM. Marchand et Van hou tem, à l'Aigle (Orne),

Aig tulles

exposent des aiguilles cannelées et percées par un procédé mécanique. Dans cette fabrique, ou emploie le fil (l'acier cémenté, le fil d'acier naturel et le fil d'acier fondu. Au lieu de percer l'aiguille à la main avec un poinçon, et de la canneler avec une lime, comme cela se pratique en Allemagne, on exécute ces deux opérations par le moyen d'une machine. Les aiguilles sont cannelées par Une pression qui agit également sur les deux côtés de la tête ; elles sont percées à l'aide d'un poinçon dont la force est constam-

ment la même. De ce procédé, dont on a fait récemment usage en Angleterre, il résulte une grande économie de temps ; car une machine à canneler opère sur 18.000 aiguilles par jour, et une machine à percer sur io.000, tandis qu'en Allemagne, un ouvrier, dans une journée , ne peut faire la tête qu'à 1.5oo aiguilles. Les produits du nouvel établissement soutiennent la concurrence avec ceux des fabriques étrangères:

c'est la seule fabrique d'aiguilles qu'il y ait en France.

M. Saulnier, à Paris, expose des plaques, et rubans de cardes, produits obtenus par le moyen de machines avec lesquelles un seul ouvrier fait autant d'ouvrage que dix-huit en peuvent faire,

Cardes.