Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 281]

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SUR LES PRODUITS MÉTALLTJRGIQUES

ainsi que divers instrumens tranchans , ont été fabriqués par M. Laserre, coutelier à Paris. M. Schmidt-Born et compagnie, à Saralbe (Moselle ) , exposent de l'acier corroyé qui,dans les divers essais auxquels on l'a soumis, s'est montré

de la meilleure qualité. Cet acier est employé avec succès pour la fabrication des lames de scies, des broches de filature, et d'autres ouvrages qui

exigent un acier de qualité supérieure. Il est à regretter que ces produits se trouvent exclus du concours, comme n'ayant pas été soumis à l'examen préalable du Jury départemental. M. Ruffié fils, déjà cité au sujet de l'acier, a augmenté depuis 1823 la fabrication des faulx dans ses ateliers situés à Foix ( Ariége ); elle s'y élève à 55.000 pièces par année. Ces produits, qui n'étaient d'abord connus que dans le midi de la France, se répandent aujourd'hui dans tout le royaume. Le prix actuel, pour cent faulx de 3o pouces delongueur, est de 235 fr.; pour cent faulx de 38 pouces, il est de 475 fr.; c'est entre ces deux limites, que varie le prix des pièces de dimensions intermédiaires; depuis l'Exposition de 1823, le prix de ces produits a diminué d'environ Io pour oo, et la qualité des faulx n'est pas moins bonne

qu'à cette époque. MM. Garrigou , Massenet et compagnie, à Toulouse (Haute-Garonne), fabriquaient 90.000 faulx par année, en(1823; ils en fabriquent aujourd'hui 120.000 avec l'acier qu'ils préparent eux-mêmes; leur établissement, en ce genre, est le plus considérable que possède la France. Les faulx qui en proviennent sont d'une exécution satisfaisante. Un son clair indique l'homogénéité de la matière ou étoffr; avec la dureté couve--

DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE.

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nable, 'ces faulx conservent la ductilité qui est nécessaire pour que le métal s'étende bien sous le marteau qui l'affile. MM. Coulaux aîné et compagnie, à Molsheim (Bas-Rhin ) ont entrepris depuis un an de fabriquer des faulx d'acier fondu laminé, dont le dos est une pièce rapportée. Ils sont parvenus à traiter l'acier fondu de telle manière, qu'il se

laisse affiler au marteau et à froid. Les faulx qu'ils

fabriquent ainsi offrent un tranchant très-vif qui se soutient plus long-temps que celui de l'acier ordinaire. Une semblable lame de faulx, qu'ils

ont exposée, est d'une forme satisfaisante, et

dans les essais rigoureux auxquels on l'a soumise, elle n'a paru laisser quelque chose à désirer que sous le rapport de la dureté. Leurs premiers essais en ce genre permettent d'espérer qu'ils y

réussiront comme dans un grand nombre de produits qui embellissent l'Exposition de 1827. M. Bouffon, à Sauxillanges ( Puy-de-Dôme ), expose, outre divers objets de quincaillerie, des faulx qui, dans les essais auxquels on les a soumises, ont été reconnues de première qualité. Cet industrieux fabricant a entrepris la construction d'une usine dont l'achèvement est désiré

par le département du Puy-de-Dôme. Les propriétaires de quatre ateliers distincts qui sont en activité dans le département du Doubs ont exposé des faulx qu'ils fabriquent, les uns avec de l'acier français, les autres avec de l'acier de Styrie. D'après les essais auxquels ces produits ont été soumis, ils sont tous d'une qualité satisfaisante et d'une bonne exécution. Le nombre des pièces annuellement fabriquées s'est accru depuis l'année 1825, Le commerce répand ces