Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 53]

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ESSAI SUR LA TEMPERATURE

DE L'INTÉRIEUR DE LA TERRE.

éloignés m'a étonné ; je ne doute pas qu'elle ne soit due à une circonstance tout-à-fait locale, dépendante du peu d'épaisseur du terrain houiller et de l'inégale conductibilité des couches verticales du sol primordial inférieur. En effet , l'exploitation du Ravin est située dans l'alignement d'un

rait trop long d'exposer ici, je ne doute pas que le terrain houiller de Decise ne repose immédiatement sur le sol primordial ; d'ailleurs , j'ajou-

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énorme filon cuivreux qui se montre à trois quarts de lieue de là, du côté de Rosières, où il a été anciennement l'objet d'une exploitation très-considérable , et où l'on peut le suivre sur une longueur de plus de 5oo mètres au milieu des roches talqueuses (i). Si cette puissante zone métallifère se prolonge sous les travaux du Ravin , comme cela est très-possible (car dans cette partie de la France j'ai reconnu d'énormes filons du même âge ayant plusieurs lieues de longueur ) , il s'en-

suit que sa conductibilité, plus grande que celle des roches talqueuses, a dû exercer une influence notable depuis qu'elle existe, et qu'elle a pu occasionner les différences de température souterraine que j'ai exposées ci-dessus. Cette explication paraît assez plausible pour qu'on puisse s'y arrêter. Je passe maintenant aux observations que j'ai faites à Decise. Les mines de houille de Decise sont situées dans un pays de collines très-étendues et trèsprononcées: Les exploitations sont ouvertes sur le .dos d'une de ces vastes collines ; elles n'offrent aucune trace de bouleversement ; on y rencontre seulement quelques failles, dont les effets ont été très-faibles relativement à l'uniformité de la stratification. D'après différentes données , qu'il se(i) Voyez la description que j'ai donnée de ce gîte Journal des Mines, ti. 78, 421

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terai que, d'après mes observations, ce mode de gisement appartient à tous les terrains houillers qui existent dans l'intérieur de la "France. J'ai opéré au milieu d'un grand massif de terrain vierge et sur une couche de houille inclinée d'environ 25 degrés au sud-ouest. Les travaux par lesquels on y arrivait étaient parfaitement secs et aérés ; l'inclinaison de la couche m'a permis d'y prendre deux stations , qui, d'après l'égale longueur des galeries au fond desquelles elles étaient situées, se sont trouvées sinon dans la même verticale , du moins dans le même plan perpendiculaire à la direction. La profondeur absolue de chaque station audessous de la partie (le la surface extérieure du sol, qui est située dans la même verticale , a été rigoureusement déterminée à l'aide des plans de l'exploitation et au moyen d'opérations exécutées de concert avec MM. les officiers des mines, et notamment avec M. Machecourt , directeur:: A la station inférieure , laquelle était prise dans la partie la plus profonde des travaux , -un trou incliné de 5 degrés et profond de 6o centimètres a été percé au fleuret en moins de cinq minutes dans l'angle d'une taille qui venait d'être dépouillée. Le thermomètre a été placé dans ce trou avec les précautions précédemment décrites.

Il était à 171 mètres au-dtssous de la surface extérieure du sol. Après un séjour de cinquante minutes il ,a marqué 220,r; pendant ce temps., dans la galerie, dont la hauteur était de 2 mètres 3 dixièmes, l'air circulant marquait 23°,22 à la