Annales des Mines (1827, série 2, volume 1) [Image 260]

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5o8 RÉ ICTIONS ENTRE LES SULFURES 1%1É.TALLIQTJES

plement divisé dans cette substance; car si l'on fond ces miniums, et qu'on les saupoudre après avec'

une quantité de poussière de charbon suffisante seulement pour en réduire une portion à l'état: de plomb métallique, qui puisse entraîner avec lui les particules d'argent supposées métalliques et en suspension dans le bain , on n'obtient jamais autant d'argent par la coupellation de ces culots qu'en réduisant complétement les miniums par le flux noir. L'argent s'y trouve donc

retenu par Une affinité très-forte. On sait d'ailleurs que dans la coupellation en grand les litharges retiennent .d'autant plus d'ar-,

gent que le bain est devenu plus riche. j'ai

trouvé en effet dans la dernière masse de litharge écoulée d'une pareille coupellation en grand pour tog,00 de litharge jusqu'à og,o47 d'argent, et cet argent ne s'y trouvait pas simplement à l'état

de grenailles de plomb échappées à l'attention de l'affineur, mais bien parfaitement invisible. Dans ce dernier cas, si l'on n'admet pas que la litharge puisse oxider l'argent métallique, on

peut supposer que Celui-ci est oxidé par il n o,xide

de plomb supérieur, et cuti existe pendant l'acte de la coupellation ; car if me paraît que, dans la coupellation en grand comme en petit, le plomb est au summum d'oxidation pendant qu'il est chaud : cela se déduit des couleurs que possèdent

les coupelles ou les masses de litharge qui étant encore très-chaudes , sont brunes ( oxide puce ), passent ensuite au rouge (minium ), en-

fin au jaune ( massicot ). Si on les plonge subitement dans l'eau, le refroidissement produit un. dégagement de bulles dues à un gaz que je présume être l'oxigène , mais que , faute d'appareil,

ET L'OXiDE DE PLOMB.

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je n'ai pas encore déterminé , et à l'instant même de l'immersion, les matières passent de la teinte puce à la teinte jaune. On peut, en les réchauffant sous la moufle, leur faire reprendre la couleur puce (1) : d'ailleurs, il n'est pas besoin de cette hypothèse pour expliquer l'oxidation de l'argent : en effet , il y a long-temps que Juncker a con-

verti l'argent en un verre, en le traitant par la réverbération d'une chaleur très-forte; Macquer, en exposant vingt fois de suite de l'argent au feu de porcelaine, à Sèvres, a obtenu un verre olive. De mon côté, j'ai reconnu que dans le raffinage de l'argent, que je pratique dans un fourneau à réverbère semblable à celui de Poullaouen, avec une addition variable de plomb suivant les circonstances accidentelles, les premières litharges qui s'imbibent, dans la sole de cendres (l'OS, sont d'un jaune clair, et les dernières très-vertes. Une

portion de sole verte, réduite au flux noir, a

donné, pour rog,00 , 2,4,91 de plomb-; le culot coupelle a laissé fin 0g,03825.

Ainsi la sole devait sa forte teinte verte à

l'oxide d'argent, et il s'ensuit que ce dernier métal s'oxide et se vitrifie d'autant plus facilement qu'il

est en présence d'une moindre dose de plomb. Après cette digression, que je me suis permise (1) Les diverses nuances que présentent à différentes températures les coupelles imbibées de litharge, n'indiquent pas des degrés particuliers d'oxidation du plomb elles dépendent de la propriété dont jouissent presque tous ces corps d'émettre de la lumière, dont la coulenr varie avec la température. Il y a des substances qui sont parfaitement blanches à froid , et qui , sans éprouver aucune altération chimique , prennent des couleurs très-vives lorsqu'on les chauffe m.ème faiblement. L'explication que M. Fournet donne ne me parait donc pas admissible. P. B.