Annales des Mines (1827, série 2, volume 1) [Image 52]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

to4 Se1dégage est un mélange d'hydrogène perphosphoré et d'hydrogène pur. Le gaz hydrogène perphosphoré n'est jamais Hydrogène perphospho- pur ; on ne l'obtient 'que mêlé d'hydrogène libre; ré. mais l'on peut facilement analyser le mélange par le sulfate de cuivre. De tous les moyens que l'on peut employer pour préparer l'hydrogène perphosphoré , j'ai préféré celui qui consiste à soumettre le phosphore à l'action d'une solution de potasse caustique bouillante, parce que le gaz qui se dégage est un mélange en proportions constantes d'hydrogène phosphoré et d'hydrogène libre; il se compose de o,575 du premier gaz, et de o, 625 du se-

cond en volume. C'est ce mélange que j'ai employé pour déterminer. la composition du gaz hydrogène perphosphoré. J'en ai fait l'analyse io. par le perchlorure de mercure, qui n'agit nullement sur l'hydrogène libre , et j'ai obtenu un peu plus de 3 volumes d'acide hydrochlorique pour r volume de gaz phosphoré ; '2`). par le fil de fer ou par le fil de cuivre, à l'aide de la chaleur d'une larripe à alcool à double courant, le gaz phosphoré a produit une fois et demie son volume de gaz hydrogène pur; 3o. enfin par le moyen du gaz oxigène:

ce procédé exige de grandes précautions pour

éviter les accidens, et pour obtenir la combustion complète du phosphore : j'ai réussi de la manière suivante : je mélangeais volumes égaux d'acide carbonique et d'oxigène, l'un et l'autre très-purs ; je chauffais ce mélange à ioo ou 12o0 C., et j'y

introduisais, bulle à bulle, un mélange de gaz phosphoré, obtenu par la potasse, et. d'acide carbonique; la détonation avait 1ieu tranquillement,

i o5

EXTRAITS DE JOURNAUX.

et avec une lumière faible et jaunâtre. Après la détonation, j'absorbais l'acide carbonique par la potasse, je mesurais le résidu, et je m'assurais de la perte de l'oxigène. Le résultat moyen de mes expériences a été une absorption d'un volume

de 14,6 d'oxigéne pour un volume de 8 de gaz hydrogène perphosphoré pur ; mais 8 hydr. perph. pur 4.6 oxigène

/ 2 hydr0.

+ X .phosph.

6 oxigène. + 8,6,

il est évident que l'hydrogène prend 2 volumes d'oxigène , et le phosphore 3; ce qui nous conduit à admettre que 8 volumes d'hydrogène perphosphoré se composent de 12 volumes d'hydrogène et de 3 atomes de phosphore, qui, en brû-

lant, absorbent respectivement 6 atomes et 9 atomes d'oxigène , pour former 6 atomes d'eau et 3 atomes d'acide phosphoreux. On sait depuis long-temps que le gaz hydrogène perphosphoré , abandonné à lui-même pendant quelques jours, laisse déposer du phosphore, et

perd la faculté de s'enflammer spontanément.

J'ai voulu analyser ce phénomène, et j'ai reconnu que le gaz se transforme en hydrogène protophos-

phoré sans changer de volume. J'ai remarqué, de pins , qu'après sa transformation il absorbait dans l'eudiomètre 16 volumes d'oxigène pour 8 volumes, tandis qu'avant d'avoir déposé du phosphore , il n'en absorbait que 15 volumes. Cette

remarque prouve évidemment qu'avec le gaz protophosphoré il se forme de l'acide phosphorique, tandis qu'avec l'hydrogène perphosphoré il ne se forme que de l'acide phosphoreux. J'ai encore analysé ce dernier gaz, en le faisant détoner avec le protox ide d'azote. Le résultat a