Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 232]

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SUR LES USINES A FER 438 semble prouver que le renchérissement des fers profite plus aux propriétaires de forêts qu'aux propriétaires d'usines à fer et maîtres de forges. 8. Les dispositions de la loi sur les douanes de 1822 établissent à-peu-prèsl'équilibre, pour le moment actuel (Janvier 1826), entre les fers étrangers et les fers français, considérés les uns et les autres sur les divers points de la France. Ces droits, quelque élevés qu'ils puissent paraître, n'équivalent pas encore à une prohibition des fontes et fers venant de l'étranger; mais peut s'en faut ; car, en 1824, la quantité de fonte importée n'a été qu'environ 4 et demi pour t oo de la quantité de fonte produite en France, et l'importation du fer ne s'est élevée qu'a 5 pour loo de la quantité de .fer produite dans le Royaume. 90. Si l'on diminuait les droits d'entrée qui existent en vertu de la loi des douanes de 1822, ni les forges anciennes allant au bois, ni les forges nouvelles allant à la houille ne pourraient subsister. L'érection des hauts-fourneaux devant aller au Coke ne pourrait avoir lieu. Toutes ces entreprises

seraient ruinées. La France perdrait tous les

avantages qui résultent de ce que, par ses hautsfourneaux et forges, une valeur brute de soixantetreize millions est annuellement versée dans le commerce, pour la production seule de la fonte et du fer. Soixante-dix mille ouvriers seraient tout-

à-coup privés de travail. L'agriculture et tous les consommateurs de fer perdraient plus qu'ils ne pourraient gagner, à ce bOuleversement. 1o0. Cependant, on ne peut regarder le prix -élevé des fers de France comme un mal nécessaire, qui doive rester sans remède. Pour que le prix des fers diminue , il importe sur-tout que

DE LA FRANCE.

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il:fonte éprouve une grande .diminution de prix. Ce dernier effet, vu le ren chéri ssementexcessifd es

bois, ne peut s'opérer sûrement, en France, qu'au moyen d'une production très-abondante de fonte

obtenue par l'emploi-de la houille carbonisée,

d,ite Coke.11 importe donc. que le Gouvernement

favorise spécialement les établissemens de ce

genre, en facilitant le transport des masses énormes de diverses matières, qu'exige leur activité. Gest de là, et par conséquent- .c'est de la confection des chemins et des canaux, c'est d'un système favorable de navigation intérieure, que depend désormais la solution de ce que l'on nomme la question desférs. I ". Une fois que la production de fonte par le .moyen de la houille se serait fort accrue , en même temps que la consommation de bois pour les hauts-fourneaux .aurait fort diminué, le prix des bois, dès-lors moins demandés par les maîtres de forge , s'abaisserait nécessairement. il pourrait même descendre au-dessous de ce qu'il était il y a peu d'années ; mais pour que cet effet

puisse avoir lieu sans commotion brusque, le temps est un élément indispensable.

120. Si, au lieu d'attendre cet effet qui doit naturellement s'opérer avec le temps, on voulait forcer une baisse du prix des fers français , par la suppression ou même la réduction (les droits. d'entrée qu'a établis la loi de 1822, loi sur la -foi seule de laquelle les nouvelles entreprises ont pu -se développer, on verrait succomber les usines françaises, désormais privées de toute défense contre les usines étrangères. 'Alors , la France serait à la merci du commerce étranger, et pour quel objet? pour le fer, premier besoin de l'agricul7.