Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 88]

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DES COMBUSTIBLES

MINERAUX.

ce n'est que dans les cas où l'oxigène y prédomine sur l'hydrogène. Si la dose de ce dernier augmente, 'alors les houilles très-riches en carbone offrent souvent une pesanteur spécifique beaucoup. moindre, que les combustibles dans lesquels la teneur en carbone est faible. On peut admettre comme une règle générale, qu'a égalité de teneur en carbone, les combustibles minéraux qui ont la moindre pesanteur spécifique sont toujours ceux dans lesquels le rapport de l'hydrogène à l'oxigène est le moindre qu'il se peut. M. Karsten termine ses recherches générales sur les combustibles minéraux par un examen de l'anthracite et du graphite, aussi nommé

fourneaux. Cette dernière substance, dit Eau., leur , se rapproche beaucoup plus de l'anthracite par son éclat, par 'sa dureté ;-par sa résistance à la combustion, que du graphite naturel. Les deux espèces de graphite n'ont peut-être été confondues en une seule, que parce qu'elles ont l'une et

Plombagine.

L'auteur pense que les combustibles connus sous la dénomination d'Anthracite, soi tdeSchoenfeld, soit de Lischwitz en Saxe, soit de Visé près

Liége, ne sont autre chose qu'une houille qui présente une très-grande teneur en carbone. Il est porté à soupçonner que le graphite et la véritable anthracite, celle de Blodeqsland, firent originairement des substances analogues à la houille; mais que dans ces substances la désunion des parties constituantes de la houille est tellement avancée, qu'aujourd'hui ces mêmes substances sont 'presque toutes parvenues à l'état de charbon pur. Des expériences: auxquelles M. Karsten s'est livré à cet égard, il conclut que l'on regarde à tort le graphite naturel comme un

carbure de fer, et qu'il ne faut pas confondre cette substance avec le graphite que l'on obtient artificiellement dans le travail des hauts:.

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l'autre la propriété de tacher les doigts. Peutêtre le graphite des hauts-fourneaux, par la force de son éclat, par la difficulté de sa combustion, offre-t-il une transitiOn de l'anthracite et du gra-

phite naturel au diamant. D'après les recherches de l'auteur, le graphite naturel de Borrowdale, en Angleterre, contient tout au plus 15 pour ioo , de parties terreuses qui consistent en silice, argile, oxide de fer, oxide de manganèse, magnésie et oxide de titane avec une trace de chrôme et de chaux ; mais la teneur en oxide de fer ne s'élève jamais au-dessus de. 2,75 pour I oo. Ainsi dans too parties« de graphite il se trouverait tout au plus 1,9 pour ioo de fer métallique, au lieu qu'ordinairement on regarde cette substance comme composée de 95 parties de charbon et de 5 de fer. Le graphite naturel n'est donc plus un. carbure, pour M. Karsten ; c'est un charbon dont la pureté se trouve altérée par un mélange accidentel de roches qui contiennent du fer. L'auteur en conclut que désormais il ne faut plus chercher à expliquer les différences qui existent entre le graphite naturel , l'anthracite, le diamant et le graphite artificiel, par la teneur en fer, que l'on observe dans la première .et dans la dernière de ces substances. Avouons plutôt, ajoutet-il, que nos connaissances ne suffisent pas encore pour nous dévoiler la cause des phénomènes