Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 59]

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DES COMBUSTIBLES

jamais réussir à constater la présence de l'une ou de l'autre de ces substances dans une couche de houille. Cependant ce ne saurait être une raison de rejeter comme invraisemblable l'idée, que l'anthracite et le graphite peuvent provenir de l'altération des fibres végétales, si d'ailleurs la na-

ture intime de ces corps ne repousse pas cette idée, sur laquelle nous reviendrons plus tard. Dans les fibres végétales non altérées, la teneur en carbéne est moindre, tandis que la pro-

portion d'oxigène et d'hydrogène est plus grande, végétales altérées. C'est par que dans les fibresnécessaire de ce fait, que les une conséquence premières, mises en contact avec d'autres corps à difleur égard si différemment des dernières. La

dans une fournaise ardente, se comportent

férence est d'autant plus apparente, que l'altération .des fibres a fait plus de progrès ; en d'autres termes, cette différence est d'autant plus grande,

que le rapport de la quantité de carbone à la

quantité des autres parties constituantes est devenu plus grand. Dans l'anthracite et le graphite, ce rapport paraît avoir atteint son maximum. Aussi regarde-t-on ces deux substances, ou tout au moins le graphite, comme un carbone entièrement privé d'oxigène et d'hydrogène. D'après les idées qui sont admises jusqu'à ce

jour, le graphite serait un charbon, et l'on explique sa manière de se comporter différemment du charbon, en le considérant comme une combinaison chimique de 95 parties de charbon avec

5 parties de fer, d'où résultent too parties de

graphite ou percarbure de fer. Quant à la différence entre l'anthracite et le charbon Pur, on s'est moins prononcé. 11 paraît, à vrai dire, que

MIDdRAUX.

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ce serait pour la chimie un problème insoluble, que de vouloir expliquer la différence qui existe entre le diamant, le graphite, l'anthracite et le charbon pur. La tourbe, le lignite et la houille, soumis à la distillation par la voie sèche, donnent presque, toujours des traces plus ou moins fortes d'ammoniaque. On n'en obtient point de la distilla-

tion des fibres végétales non altérées. Ainsi,

l'azote paraît se présenter comme une nouvelle partie constituante des fibres végétales altérées. Cependant la proportion d'azote est si faible, dans toutes les variétés de lignite et de houille qui ont

été l'objet des essais de M. Karsten, que cette substance ne paraît pas en être une partie- essentiellement constituante. Plusieurs lignites et houilles fournissent, à -fa distillation , une liqueur acide; mais la plupart

des houilles n'en fournissent point. La tourbe, dans la distillation par la voie sèche, fournit une telle abondance d'eau acide, qu'il est difficile de reconnaître clairement dans cette substance la base ammoniacale qui s'y trouve, et cela, même en saturant l'acide par la potasse. L'auteur de l'ouvrage qui nous occupe a recherché et décrit avec soin les effets très-divers qui

sont produits, soit sur le bois, et en général, sur les fibres végétales non altérées soit sur les fibres végétales altérées, sur la tourbe, le lignite et la houille, par les différens réactifs chimiques, tels que l'eau, l'alcool, l'éther sulfurique, l'ammoniaque caustique, l'hydro-sulfure d'ammoniaque, l'acide nitrique, l'acide muriatique, l'acide sulfurique concentré. C'est dans son ouvrage même que l'on trouvera les détails de ces manipulations