Annales des Mines (1825, série 1, volume 11) [Image 38]

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FOURS 74 placées sur le massif autour du gueulard. La sole

du four à chaux est aussi formée avec la même espèce de pierre. Il y a deux fours pareils, placés chacun auprès des côtés longs du gueulard ils sont chauffés alternativement. La flamme qui sort du haut-fourneau pénètre par une ouverture c dans le four, au haut duquel, c'est-à-dire dans la voûte qui le termine, se trouvent quatre ouvertures ou cheminées de tirage d, cl, d, d. On a placé une plaque de fonte e au-dessus du gueulard, afin d'arrêter la flamme et de la forcer à s'introduire dans le four. La plaque f, destinée à fermer le passage de la flamme, est pla-

cée tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, suivant que l'on veut chauffer l'un ou l'autre four ; elle est retenue par un crochet en fer. b. Des liens et des ancres en fer g, g, servent à maintenir cons-

tamment unies ensemble toutes les parois des fours à chaux, qui tendent à se séparer, par Fa,fet d'une grande chaleur.

On arrange la pierre à chaux de manière à laisser, dans l'intérieur, des cheminées ou canaux

pour exciter le tirage ; quand cet arrangement est terminé, on ferme le devant da fourneau avec des briques séchées à l'air.

Un four contient 48 pieds cubes de pierre à chaux, et il faut 36 heures pour en opérer la cal-

cination : on peut estimer que la moitié de la chaux produite est en bénéfice. La conduite du feu exige de l'expérience et de l'attention , et l'on n'obtient pas toujours de la

chaux également bonne ; mais il n'y a aucune règle à donner à cet égard, et chaque espèce de pierre calcaire doit être traitée différemment. Les fourneaux à fer de l'Eiffel sont , pour la

A CHAUX.

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plupart, très-bas; les minerais, très-faciles à fondre, n'exigent que peu ou point de castine. La flamme sort avec force -du gueulard lorsqu'on

n'y a pas réuni de fours à chaux. Les maitres de forges assurent généralement que la cuisson de

la chaux, telle que nous l'avons indiquée , ne nuit en aucune manière à la marche des haiitsfourneaux.

Sur l'emploi de la amine qui sort du gueulard des fourneaux à nzanche, pour la cuisson de la pierre à chaux et de la brique. (Archives métall. de Karsten , tom. 8, p. 180 ).

Ayant appris que dans les pays de Nassau et de Darmstadt on calcinait de la pierre à chaux à l'aide de la chaleur et de la flamme qui sortent par le gueulard des hauts-fourneaux, j'eus l'idée que l'on pourrait utiliser de la même manière la chaleur perdue dans nos fourneaux à manche,

qui, servant à fondre un schiste cuivreux, ne contiennent pas plus de i deux tiers pour ioo de métal. Pour en faire l'expérience je fis établir une plaque de fonte au niveau et tout auprès de l'orifice supérieur du fourneau; sur cette plaque, on bâtit un four à chaux de petites dimensions il était circulaire et de 6 pieds de diamètre intérieur, 9 pieds de haut au-dessus du gueulard du fourneau , et sa partie supérieure, plus étroite, était réduite à 3 pieds. La calcination réussit trèsbien dès la première opération , et dans l'année on obtint plus de foo quintaux de chaux de ce petit four. Le succès de cet essai me décida à faire une