Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 255]

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SUR UNE FORMATION

ceuse jaspoïde noirâtre, assez semblable à celle d'Alloue , ou jaunâtre, à cassure conchoïde , et presque résinite. Cette roche forme quelques masses de rochers dont le gisement , relativement au

terrain granitique situé plus bas , n'est pas bien déterminé ; mais elle se présente sur-tout en rognons épars à peu de profondeur, dans une terre. argileuse jaune, qui semblerait n'être autre chose que le produit de la décomposition du jaspe. Ces rognons sont très-abondai-1s, et un grand nombre d'entre eux sont de galène presque massive ; quelques-uns ont un poids de plusieurs quintaux. Près de là, le silex, ou jaspe résinite jaune, est exploité

dans des carrières où il se montre en couches horizontales ; il contient dans quelques parties du spath pesant, et semble passer insensiblement à une brèche bien caractérisée. A peu de distance, on voit dans une autre carrière un grès ou psammite

quarzeux assez désagrégé. Enfin , à quelques pas plus loin, se présente en place une sorte de granite ou de gneiss altéré, dont le mica est vert et talqueux. Cette dernière roche se retrouve, à 6o pieds de profondeuri dans un puits qu'on a creusé pour la recherche des. gites métallifères. On peut dire que le gisement des Chéronies n'est point encore reconnu, quoique les recherches aient produit déjà des minerais très-abondans et très-riches, provenant des rognons épars dans l'argile ; mais il est fort probable que le gîte est encore ici superposé immédiatement au granite.

La rivière de Vienne, après avoir coulé dans une direction générale de l'est à l'ouest au milieu

des terrains primordiaux du Limousin, se détourne brusquement lorsque ces terrains s'en-

FORM A. TI ON MÉTALLIFÈRE.

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foncent sous les formations secondaires de l'Angoumois et du Poitou, et prend son cours vers le nord, dans une direction 'à-peu-près parallèle à la ligne de superposition de ces formations. Sur la rive droite de cette rivière, à l'est et an nordest de Confolens, les terrains cristallins sont partout à nu ; mais la formation métallifère, qui parait constituer l'assise inférieure des terrains secondaires de la rive gauche, pénètre en filons nombreux la pente occidentale des montagnes primordiales. Un grand nombre de ces filons sont reconnus sur la rive droite de la Vienne, entre Confolens et Saint-Germain ; d'autres sont également reconnus à une demi-lieue au N. E. de Confolens, près du hameau du Grand-Neuville, et on y exécute des travaux de recherches (I). Tous ces filons courent à-peu-près ver ticalement, et dans la direction du N. E. au S. O., à travers le granite; tous renferment des minerais de plomb , de zinc et de cuivre, dans une gangue composée principalement de quarz et stéatite; mais on y remarque aussi des veinules de la roche siliceuse jaunâtre des Chéroniés. On annonce avoir reconnu dans la blende des filons du Grand-Neuvil le, une proportion considérable de cadmittin. Cette localité présente un autre fait géognostique assez remarquable : les pentes granitiques de la rive droite de la Vienne, au_ nord de Confo-

lens, sont l'extrémité occidentale de la petite

chaîne dite des montagnes de mon. A l'extrémité Opposée de ce rameau, près de Vaury c'est-àdire à huit lieues de distance, on connaît de nom(I) Ces,filons ont été découverts en 1794 parM. Villain, aujourd'hui membre de la société .qui a entreplis des cecherçhes dans toute la contrée.

Torne FUI. 3e. livr.

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