Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 225]

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DES TIOUILLÈRES.

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SUR QUELQUES PEODUITS

sées ; car les houilles contiennent toutes de I' azote et fournissent, à la distillation, du carbonate d'ammoniaque. On conçoit que l'excès d'acide sulfurique qui existe dans les matières salines analysées , agit

sur les schistes et s'empare d'une quantité de

potasse de plus en plus considérable : de là vient que les schistes qui ont vieilli sont plus riches, et exigent dans leur traitement l'addition d'une moindre quantité de potasse. On a déjà dit que la houille était à vil prix aux

environs d'Aubin ; on n'a point su profiter des avantages qu'offrait la proximité du Lot. Les aluneries languissent et seront bientôt com piétement abandonnées.

D'après un rapport fait par M. Cordier, les

aluneries d'Aubin ont livré au commerce, de 1807 à i8o9, 17o,0001 d'alun pour 120,000 francs

c'est-à-dire à raison de 35 francs le quintal métrique. L'alun ne se vend pas maintenant plus de 8 fr. le quintal : aussi de quatre aluneries existantes en 180,7, il n'en reste plus que deux, celles de Lasalle et de Fontayne, encore ne travaillent-elles pas toute l'année'.

Il y a près du village de Cransac, à une lieue d'Aubin, des sources dont les eaux sont adminis-

trées comme purgatives ; elles sont au nombre de quatre, qui sourdent toutes au pied des mon-

tagnes de grès houiller, près du ruisseau de Cransac. D'après les renseignemens peu certains, recueillis sur les lieux, ces sources seraient con-

stantes pour le volume et la température ; elles ne sont point gazeuses, et leur température parait être à-peu-près de 8 ou Io degrés. On peut distinguer les sources en deux classes :

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celles des eaux dites faibles , et celles des eaux fortes. 19 Les eaux faibles rougissent faiblement le tournesol, on n'a pu en faire une analyse complète; les essais ont prouvé qu'elles contenaient

des sulfates de magnésie, de chaux, d'alumine et de potasse, point du tout d'acide muriatique : des deux sources d'eaux faibles, l'une contient àpeu-près 4g.,37,- de sels anhydres sur un litre, l'autre, 2g.,37,..Le sulfate de magnésie forme, àlui seul, la moîtié.du poids de ces sels ; les sulfates (l'alumine et de potasse sont peu abondans. 2°. Les eaux dites fortes contiennent les mêmes sels que les premières ; elles doivent leur saveur

plus forte à une petite quantité de protosulfate de fer, et ne sont pas d'ailleurs plus riches en matières salines que les eaux douces.

D'après ce qui précède, il parait infiniment probable que les eaux de Cransac ont pris une partie des sels dont elles sont chargées dans les montagnes des environs; mais il est à remarquer que le sulfate de magnésie qui domine dans ces eaux, et auquel elles doivent probablement leur vertu purgative, est au contraire peu abondant dans les schistes imprégnés de sels dont on a donné l'analyse :il paraîtrait donc que les eaux de Cransac arrivent dans le terrain d'Aubin (1.&à chargées de sulfate de magnésie, et n'y prennimt que les sulfates de Chaux, d'alumine et de potasse (le sulfate de

chaux est assez abondant dans la couche exploitée à Lasalle; il est en lames minces dans la masse de houille).

On voit à Cransac, outre les eaux minérales, des étuves destinées aux personnes affectées de rhumatismes : ce sont d'anciennes excavations