Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 218]

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DU BRÉSIL.

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sur. LA GÉOGNOSIE

petits ruisseaux du district de Serro do Frio par des nègres occupés au lavage de l'or, et l'on en fit, à cause de leur éclat, des marques pour le jeu. Dans l'année suivante, il en vint à Lisbonne, où on les reconnut, et où l'on projeta différentes lois pour leur. exploitation. Le Portugal ne possédait à cette époque aucun homme instruit à qui on pût la confier, ou, s'il s'en trouvait, on crut que la chose ne valait pas la peine d'être traitée autrement que d'une manière mercantile. L'exploitation demeura donc jusqu'en 1772 entre les mains d'entrepreneurs particuliers. Par la suite elle fut, il est vrai, conduite pour le compte du Roi ; mais le chef de l'administration ne fut pas autre chose qu'un homme de loi : ce chef, renouvelé tous les trois ans, et les employés sous ses ordres se formaient à l'école des nègres occupés du travail manuel. C'est ainsi que nous n'avons rien appris, sous le rapport scientifique, suri e gîte des diamans. On examina quelles étaient les rivières qui en contenaient, sans s'inquiéter de la cause qui pouvait les y avoir amenés, et content de les trouver, on négligea de rechercher leur origine : on visita les lits des ruisseaux sans explorer les montagnes; on crut qu'ils n'existaient que dans les eaux qui prennent leur source sur le revers occidental de la grande Serre ( faisant partie de la Serra do Espinhaco ) et vont se

jeter dans la rivière de Jequetinhonha ou celle

de Saint-François. On créa le district de diamans de S'erro do Fric> , qui a too milles carrés de superficie; on le fit occuper par des détachemens de soldats, sans diriger aucune recherche sur les autres contrées du Brésil.

Mais ces richesses nouvelles attirèrent bientôt des centaines d'aventuriers, qui se risquèrent dans

les déserts les plus .affreux, n'ayant pour guide que le soleil, pour nourriture que des fruits sauvages et le produit de leur chasse. Ils découvrirent la Serre de Saint-Antoine ( province de Minas novas), riche en diamans, qui s'y trouvent avec d'autres minéraux roulés, à la surface du sol

ou dans la terre végétale. Ils recueillirent de grandes richesses dans les .affluens de la rive gau-

che du Saint-François , Indaia, Abaetè , Sono, Prata, Paracatu et Saint-Antoine.

Le Rio clam et autres rivières de la province de

Goyaz fournirent de grands trésors, et l'on raconta des merveilles sur les fleuves de la province de Matto Grosso, qui touche le territoire espagnol , -aussi bien que sur les affluens du Paranà qui arrosent celle de Saint-Paul.

Le Gouvernement fut alors embarrassé sur les moyens de surveillance nécessaires pour arrêter la contrebande. Il fit entourer de gardes la Serre de Saint-Antoine et les affluens du Saint-Fran-

çois, interdit toute espèce de fouille dans ces contrées, et ordonna des visites sévères aux frontières de la province ; niais tontes ces précautions

ont été inutiles, et j'évalue la quantité de dia-

mans vendus par contrebande aux deux tiers de tous ceux qui sont exportés. La découverte des diamans , dans la partie la plus considérable du Brésil, invitait à les chercher dans leur gisement primitif : personne n'y songea. Le savant de Camara, qui présida le dernier l'Administration des diamans , soutenait contre mon opinion, que vraisemblablement la .