Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 260]

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ANALYSES

Une telle divergence d'opinion entre deux savans aussi distingués prouve que l'on n'a pas

encore toutes les données nécessaires pour éclaircir ce sujet ; cependant j'avoue que la manière de voir de M. John me :parait beaucoup plus plausible que celle de M. Vice. L'assertion de M. Vicat , que la chaux en général et la chaux hydraulique en particulier agissent chimiquementsur les matières siliceuses, n'est appuyée sur aucun fait; elle est au contraire opposée à toutes les observations faites jusqu'à présent. Comment concevoir en effet qu'un ailicate de chaux (chaux hydraulique), qui est déjà en partie saturé -de silice, ait une forte action chimique sur le quarz ; tandis que la chaux caus-

tique, dont aucune combinaison préexistante n'affaiblit l'énergie chimique , ne l'attaque pas et tandis même que la potasse caustique bouil-

DE DIFFÉRENTES PIERRES A CRAUX

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la silice et .l'aln mine, mais que les-composés qui en résultent perdent insensiblement leur dureté.

par le contact de l'air. S'il y avait réellement

combinaison entre la chaux et l'argile, ce der-

nier effet n'aurait pas lieu ; car on sait que le ciment romain , qui n'est autre chose qu'une

pareille combinaison obtenue par la voie sèche,

durcit au contact à l'air comme sous l'eau. L'objection que fait M. Vicat contre la théorie

de M. John, en avançant que si cette théorie était exacte, le charbon devrait produire un bon mortier avec la chaux, ne me paraît pas sérieuse. Effectivement M. John n'a pas prétendu que toute substance fût bonne à faire du mortier, par cela seulement qu'elle serait Orense; il exie,encore qu'elle ait une cohésidn au moins aussi.grande que celle que .la chaux

lante ne le dépolit même pas ?

-acquiert après sa consolidation : or, assurément le charbon ne remplit pas cette condition.

La composition des pouzzolanes naturelles est-elle bien connue ? Jusqu'ici il n'en a pas été

demander à M. Vicat pourquoi l'on ne peut- pas

publié d'analyses satisfaisantes. Ces substances ont-elles réellement de l'analogie avec les argiles calcinées ? Cela n'est nullement vraisemblable. Les argiles sont des silicates d'alumine, et si l'on juge de-la nature des pouzzolanes par celle des roches'volcaniques les plus communes, elles doivent contenir beaucoup de silice combinée avec de l'alumine et avec de la potasse, et

en outre un mélange de minéraux divers, tels que du fer titané, etc. M. Vicat dit que les chaux grasses donnent, aveles argiles -légèrement calcinées, des mortierslui-prennent bieusous l'eau, parce-que ce. liquide 'facilite la 'coMbinaiSon- de la chaux avec

M. John pourrait, avec plus de fondement,

faire de mortiers avec l'argile crue, substance qui se prête ,-enegénéral, plus facilement aux. combinaisons chimiques que l'argile calcinée ; tandis que cette dernière est au nombre des meilleurs matériaux que l'on puisse employer dans la confection des mortiers, par la raison , selon lui, qu'elle a une grande tendance à se combiner avec la chaux. Je pense avec M. John que les alliages ne -jouent aucun rôle chimique dans les.imortiers. Ces alliages me paraissent avoir pour effet 1°. de

diminuer la consommation de la chaux ; 2°. de

régulariser le retrait en le modérant et en

-le

rendant uniforme, et en empêchant par là qu'il ne se forme des gerçures; 750, probablement de