Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 254]

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ANALYSES

Tait par conséquent dans quels terrains on pou-

vait espérer d'en rencontrer. Le sol calcaire

occupe en France une si grande étendue, est impossible que les tentatives que l'on aurait faites n'eussent pas été couronnées du succès. Loin de là, la fabrique établie à Boulogne a été presque aussitôt abandonnée que créée; per-

sonne n'a pensé à en fonder de semblables ailleurs; et le plâtre-ciment a été si promptement oublié, que lorsqu'à la paix les Anglais nous

ont apporté leur ciment romain, on l'a reçu

avec étonnement et comme une substance qui nous aurait été tout-à-fait inconnue : ils en ont

établi un dépôt à Guernesey, d'où ils en répandent sur toute la côte ; le gouvernement

leur en achète maintenant une grande quantité pour les travaux du port de Cherbourg. Il faut

espérer que nous ne tarderons pas à trouver

moyen de nous exempter de leur payer ce tribut,

en tirant cette matière de notre propre sol (I). Si , contre toute vraisemblance, on ne trouvait pas en France de pierres calcaires propres à la produire, on parviendrait sans doute aisément ) La ville de Saint-Pétersbourg a maintenant son ciment romain comme Londres. Elle doit cet avantage à MM. Clapeyron et Lamé, ingénieurs des mines de France, attachés temporairement à l'Institut polytechnique de Russie, en qualité de professeurs, qui , ayant été chargés par le gouvernement de rechercher des pierres à chaux hydrauliques, firent la découverte d'un calcaire qui donne un ciment préférable à celui des Anglais, puisque, trois mois après l'immersion, il se trouve avoir acquis une dureté sensiblement- plus grande, quoiqu'il se solidifie un peu moins vite. (Il est incolore). Cette

découverte a déjà produit une économie de plusieurs centaines de mille francs dans les dépenses relatives aux travaux hydrauliques pour lesquels la recherche avait été commandée.

DE DIFdRENTES PIERRES A CHAUX.

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à la préparer artificiellement comme on prépare

les chaux hydrauliques ordinaires. MM. de Saint-Léger et Girault ont déjà fait, à ce sujet,

des essais qui ont eu un bon résultat : ils se proposent de les reprendre au printemps, et il y a

tout lieu de croire qu'ils obtiendront l'un et

l'autre un plein succès avant la fin de la campagne. Je crois qu'avec une partie d'argile plastique ordinaire ne contenant pas de sable, et à 2 parties de craie en volume , ce qui revient demie de d'argile pour 2 parties et une partie craie .en pQidS, Qu a.ura .wrie chaux très-hydraulique , et qui prendra aussi promptement que le ciment anglais. Cependant je ferai observer qu'il n'est pas probable que l'on puisse obtenir par des mélanges, des chaux hydrauliques qui acquièrent une dureté etune solidité aussi grandes que le ciment naturel, parce que ces

qualités dépendent non-seulement de la compo-

sition de la matière, mais encore de son état

de compacité. On conçoit en effet que plus une

chaux hydraulique qui s'éteint sans changer de volume, a de densité, et plus ses molécules ont de facilité pour s'agréger entre elles, et en en même temps moins efle prend de retrait les mése consolidant. Or, quoi qu'on fasse,

langes artificiels seront toujours plus légers que les pierres naturelles. je suis persuadé que les pierres à ciment de Boulogne et d'Angleterre doivent une partie de leurs qualités à leur compacité et à leur texture serrée. Il ne faudra pas perdre cette observation de vue dans les recherches

ultérieures que l'on pourra entreprendre. Je

n'ai pas encore eu occasion d'observer en France

de pierres parfaitement semblables à celles de