Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 146]

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TRILOBITES

différens climats qui partagent sa surface actuelle, M. Brongniart fait observer que chaque Climat a ses productions propres; qu'il n'est peut-être pas une production animale de la zone torride qui se trouve exactement la même dans les zones tempérées, en prenant le chaque zone, et que les observations milieu de nouvelles ont prouvé que la prétendue ressemblance qu'on avait cru trouver entre certains de régions très éloig,nées, résultait animaux ordinaire-

, ment du peu d'attention qu'on avait mis à en observer les différences légères mais remarquables par leur constance. Il pense qu'il en est probablement de même des productions enfouies dans les diverses couches duorganiques globe , si ce n'est que les différences sont bien plus sensibles dans le sens vertical que dans le sens horizontal. Quand on aura , dit-il , pu déterminer d'une manière exacte en quoi se distinguent les espèces qui paraissent les plus semblables entre elles , on pourra peut-être parvenir à dire avec certitude à laquelle des anciennes surfaces

de la terre la roche qui les renferme aura appartenu. Ainsi la détermination précise des espèces, étude si sèche en apparence, pourra servir un jour à la solution d'une des plus hautes questions de l'histoire du globe.

DEUXIÈME PARTIE. DES CRUSTACÉS FOSSILES.

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Avant d'exposer l'objet particulier de son travail, M. Desmarest signale les services que rétude des corps organisés fossiles a déjà rendus à

ET CRUSTACÉS FOSSILES.

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la géologie, et fait pressentir ceux qu'elle peut lui rendre encore, si l'on multiplie les déterminations précises des espèces que renferment les diverses couches, et si l'on cherche ainsi à compléter le système de la nature antédiluvienne, dont les premières bases ont été posées par quelquesuns de nos plus célèbres naturalistes. II rappelle particulièrement les beaux travaux de M. Cuvier sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, des oiseaux et des reptiles, ceux de M. de Blainville sur les poissons fossiles, ceux de M. de Lamarck suries coquilles de Grignon et de Courtagnon, ceux de M. Brongniart sur les coquilles des terrains d'eau douce.; mais il fait remarquer que certains groupes d'animaux fossiles n'ont encore fixé l'atten-

tion d'aucun naturaliste de nos jours, et que

dans ce nombre est celui des Crustacés, qui présente des restes nombreux, mais en général mal

conservés ou mutilés, et dont la plupart n'ont été indiqués et figurés par les auteurs qui en ont fait mention, que d'une manière très-vague et sans aucune précision. Il est résulté de ces deux circonstances une assez grande difficulté dans l'exécution du travail qui a eu pour but de déterminer exactement, décrire et classer tous les

Crustacés fossiles connus. Dans presque tous les

échantillons que l'auteur a pu étudier, comme dans toutes les figures qu'il a pu consulter, les antennes et les pattes sont brisées ou détachées du corps ; la face inférieure de l'animal, où se trouvent les parties extérieures de la bouche et presque toutes les articulations , est entièrement engagée dans la pierre, et l'on n'aperçoit qu'une

partie de la surface supérieure du corps ou de la carapace. Il a donc fallu renoncer à-peu-près