Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 141]

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ILODITtS

PREMIÈRE PARTIE. DES TRILOBITES.

Depuis plus (l'un siècle, on avait remarqué un singulier fossile qui se présente dans quelques couches calcaires des environs de Dudley en Angleterre. D'autres pétrifications analogues', provenant de Suède, avaient été postérieurement désignées par Linnoeus, à cause de leur singularité même, sous le nom d'Entonzolithus paradosus, et on avait ensuite étendu ce nom soit au fossile de Dudley, soit à d'autres fossiles d'Angleterre , de France, de Russie, etc., qui diffèrent sous plusieurs rapports essentiels de ceux que Linnoeus a connus et décrits. Cependant le rapprochement de ces di fférens fossiles en une seule famille était ordonné par des tères communs très-remarquables, et dontcaracl'un, qui les distingue essentiellement de tous les animaux connus, est leur division longitudinale en trois parties ou lobes, par deux sillons profonds et parallèlles à l'axe du corps, singularité qui a fait

donner à ces ani muax le nom de Trilobites. L'examen ala fois zoologique et géologique des Trilobites a fait le sujetd'un mémoire que M. Brongniart a lu à l'Académie des Sciences en 1815, et ce travail, qui a reçu depuis lors beaucoup d'additions et de développe mens, forme la première partie de

l'ouvrage publié aujourd'hui. Le but de l'auteur est 10. de faire voir qu'il y a eu un assez grand nombre d'animaux confondus sous le nom d'Enteezolithusparadoxus ou de Trilobites, de distinguer et de décrire aussi nettement qu'il est possible les espèces qui composent cette famille ;)

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ET CRUSTACÉS FOSSILES.

t`4°. de chercher à quelle classe, 'a quel ordre

même du règne animal on peut rapporter ces êtres singuliers; 3'. de montrer que plusieurs de ces espèces sont propres à des terrains dont la formation appartient à des époques différentes. Ces trois points de vue divisent en trois articles le travail de M. Brongniart. Dans l'article premier, l'auteur classe tous les Trilobites qu'il a eu occasion d'examiner, et ceux dont d'autres naturalistes ont donné des figures et des descriptions assez exactes pour permettre de les regarder comme connus , eu cinq genres distincts, sous les noms de Calymèrze,

Asaphe, Ogygie, Paradoxide, et Agnoste.

Nous croyons devoir renvoyer à l'ouvrage même pour connaître les caractères propres à chacun de ces genres, et ceux des espèces qui les composent. A l'appui de toutes ces descriptions, l'ouvrage renferme des figures lithographiées faites avec beaucoup de soin et d'exactitude. Nous ferons seulement remarquer que, dans toutes les espèces des deux premiers genres, on observe, sur les côtés de la partie antérieure de l'animal, deux tubercules saillans, à structure réticulaire, qui présentent une grande analogie avec les yeux saillans et réticulés de quelques crustacés, et que par cette raison on regarde comme les yeux des Trilobites; que dans le genre Ogygie, ces protubérances oculiformes sont peu saillantes et non réticulées, et que dans les deux genres suivans, on ne voit plus rien qui rappelle les organes de la vue. Parmi les quatre espèces dont se compose le genre Calymène, on remarque le fossile de Dudley, auquel M. Blumenbach a appliqué le nom 2